Nyiragongo : après la mort du chef autoproclamé du groupement Munigi, la famille régnante se prononce en faveur de son rival

La RN4 traversant le groupement Munigi dans le territoire de Nyiragongo
La RN4 traversant le groupement Munigi dans le territoire de Nyiragongo

Dans une correspondance adressée le 25 octobre dernier à l’administrateur policier du territoire de Nyiragongo, avec comme objet, « nos avis et éclaircissements sur le pouvoir coutumier en groupement Munigi », les gardiens de coutume ont reconnu la légitimité du pouvoir coutumier de Munigi à Tuishi Munihire Kakoti, fils de feu Munihire Bagore, chef de groupement Munigi, décédé en décembre 2020.

Dans cette correspondance, le fils aîné de la famille Kifende, Munganga Ndukuzeye qui se revendiquait chef du groupement Munigi, affirme que leur pouvoir avait été cédé volontairement à la lignée Bagore.

« S'il faut le revendiquer, je suis le fils aîné de Ndukuyeze étant fils aîné de Kifende et d’office c’est moi qui devrais engager une revendication en ce sens car le pouvoir coutumier se transmet du père au fils et non des petits fils, les enfants de mon jeune frère Mudeyi dont Sikitu Mburanumwe Mudeyi est descendant. Nous ne prétendons pas le revendiquer car notre lignée Kifende l'avait volontairement cédé à la ligne Bagore », témoigne-t-il.

Les gardiens de coutume de Munigi crient aux manipulations politiciennes dans la gestion du pouvoir coutumier dans cette entité coutumière.

« Tout en appelant les membres de la famille à l’apaisement et à la cohabitation pacifique avec la population de Munigi, nous dénonçons cette manipulation politicienne et avouons que ne sommes pas pour ces revendications qui tendent à freiner le développement du groupement Munigi et de sa population car notre famille Wagiri Wanyunju dont Erabi Kifende, Bagore, Habinshuti Bagwagwa, Ndemera Kifende, Maliro et Munganga Ndukuyeze avions déjà clos ce dossier et reconnu ce pouvoir sans aucune contrainte à notre chef actuel Tuishi Munihire Kakoti Olivier, qui est reconnu aujourd’hui par l'administration publique », ajoutent les gardiens de coutume.

Ils demandent « aux autorités administratives, judiciaires et sécuritaires du territoire, de la province ainsi que du gouvernement central de se pencher sur ce dossier et mettre hors d’état de nuire toute personne ou structures manipulatrices voulant créer des troubles, rébellion, insécurité de l'administration parallèle dans le Munigi ».

Le chef autoproclamé du groupement Munigi, Sikitu Mudeyi Kifende, a été tué le vendredi 22 octobre 2021 lors de l'opération de son arrestation menée par les éléments des FARDC et de la police. Selon les sources sécuritaires, il avait été atteint par balle lorsque les forces de défense et de sécurité répliquaient à une résistance armée affichée par ses adeptes sur la colline Bushara.

M. Mudeyi se disputait ce poste avec le député provincial Olivier Kakoti, fils de Munihire Bagore Kakoti, chef de groupement Munigi, décédé depuis quelques mois à Goma.

Face à la multitude des conflits coutumiers auxquels fait face la chefferie de Bukumu, le président de la société civile de Nyiragongo a demandé que ces derniers soient traités d'urgence par les autorités compétentes, en vue d’éviter le pire dans cette entité.

Jonathan Kombi, à Goma