RDC : « J'invite les filles à saisir toutes les opportunités qu'offre le numérique», Gisèle Ndaya

Photo/ Droits tiers
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Ce 11 octobre, le monde célèbre la journée internationale de la jeune fille. En RDC, le ministère du genre, de la famille et de l'enfant, en collaboration avec le ministère de la jeunesse a tenu une cérémonie au salon rouge de l'hôtel du gouvernement dans la commune de la Gombe. Quinze jours durant, diverses activités notamment des séances de sensibilisation seront organisées dans le pays à cette occasion. 


A 8 heures 30, des délégations des jeunes filles invitées à cette cérémonie ont pris place dans la salle réservée pour l'occasion. Parmi elles, des élèves notamment du Lycée Technique de Matonge, du Lycée Kabambare, des étudiantes de l’Université de Kinshasa (UNIKIN), de l’Université Pédagogique Nationale (UPN). Chacune arborait un tee-shirt sur lequel on pouvait lire « Génération numérique, Notre Génération». 

Génération  ancrée dans le numérique


« Le numérique renvoie à la technologie, l’électronique et tout ce qui a trait à ce domaine. Notre génération est donc liée à cela », explique Evina Mvemba, 6ème Littéraire au Lycée Kabambare.


« Notre génération est en contact permanent avec le numérique par rapport aux générations antérieures. Nous avons face à nous, de nombreuses opportunités d’emplois, de formation, des cours de langues et autres» renchérit Sarah Muzimba, élève en sixième année commerciale de gestion (LTM).


Daniela Nsimba, jeune fille atteinte d’albinisme est membre de la Fondation Mwimba Texas mais aussi élève à l’Ecole Matadi Mayo (à Mont-Ngafula) explique pour sa part que la génération actuelle est connectée tout en ayant accès à l'information en temps réel. 


100.000.000 $ destinés à l’innovation et l’entrepreneuriat au niveau scolaire


Parmi les intervenants, Deborah Malingane, membre du Conseil national de la jeunesse (CNJ) a plaidé pour que « le gouvernement congolais réunisse des moyens et conditions pour permettre à la jeune fille congolaise de libérer son potentiel. » Elle a également loué les efforts du gouvernement à rendre réelle la gratuité de l’enseignement de base, une des mesures ayant favorisé la scolarisation des filles.


Yves Bunkulu, ministre de la jeunesse a particulièrement fait savoir que de nombreux fléaux freinent le développement de la jeune fille congolaise parmi lesquels la sexualité précoce avec un risque élevé de contracter les infections sexuellement transmissibles, le VIH/SIDA, mais aussi les avortements clandestins, les mariages non-désirés, la rupture scolaire. « Une jeune fille sur cinq est mère avant l’âge de 16 ans », a-t-il précisé. 


Par ailleurs, le ministre a signalé que « le gouvernement a décidé de mettre en place un financement à hauteur de 100.000.000 $ pour financer différents projets dans les secteurs de l’innovation et de l’entrepreneuriat au niveau scolaire ». 


Saisir toutes les opportunités qu'offre le numérique 


Une vidéo d’environ cinq minutes a ensuite été projetée. Cette dernière a été réalisée par l’UNFPA à l’occasion de la journée internationale de la jeune fille. A travers son programme « Kitumaini », destiné à la jeunesse, le Fonds des Nations Unies pour la population offre des informations sur les droits des jeunes et sur la santé sexuelle et reproductive. 

Cet instant a précédé le message de la ministre du genre, famille et de l’enfant à la jeune fille. 
« Il est vrai que, dans ces temps incertains où  se trouve plongée l'humanité, en raison de la menace que fait planer sur elle la pandémie de la COVID-19 et le changement climatique, on ne peut se passer du numérique dans tous les domaines de la vie. C'est ainsi que sont apparues plusieurs plateformes de connexion numérique pour l'apprentissage, le commerce et le télétravail. Cependant, la fracture numérique entre les sexes en matière de connectivité, d'appareils et d'utilisation, de compétences et d'emploi est réelle et criante. Il est noté un écart entre les sexes parmi les utilisateurs d'internet dans le monde, écart en constante augmentation : passant de 11% en 2013 à 17% en 2019, et plus important dans les Pays les moins avancés avec 43%» explique Gisèle Ndaya.  


A ce sujet, elle appelle les filles à renverser la tendance, par l'amélioration de leurs compétences numériques, afin d'exceller dans différents domaines en tant que technologues et pouvoir utiliser tout le potentiel illimité dont elles disposent, en vue de l'atteinte, par la RDC, des Objectifs de Développement Durable. Notamment l'ODD 3, relatif à la santé, l'ODD4 relatif à l'Éducation de qualité et l'ODD 5 relatif à l'Égalité des sexes.


« J'invite donc toutes les filles à saisir de deux mains toutes les opportunités qu'offre le numérique. J'attire cependant leur attention pour s'en servir à bon escient, pour leur bien propre, afin de participer au développement de la nation congolaise et dans l'intérêt de leurs familles » a dit la ministre. 


Après la séance des photos de famille avec les élèves, ces dernières ont pris part à une séance de sensibilisation à l’utilisation de l’internet, aux dangers et opportunités que présente le Numérique par Clémence Mujinga, conseillère juridique au ministère du genre. Plusieurs autres personnalités ont pris part à cette célébration notamment, Claudine Ndusi, ministre de la formation professionnelle, Irène Esambo ministre des Affaires sociales et autres.

Prisca Lokale