Pollution des rivières au Sud de la RDC: « il ne suffit d’apporter de l’eau et des médicaments aux populations touchées, la crise est plus grave », alerte le député Guy Mafuta

Guy Mafuta
Guy Mafuta

Le député Guy Mafuta continue son plaidoyer à la suite de la pollution des plusieurs rivières au Sud de la RDC suite à l’activité minière d’une industrie angolaise du diamant. Il déplore le fait que sur le terrain, les équipes qui doivent partir de Kinshasa ne sont pas encore déployées.

« Nous n’avons que la décision du conseil des ministres qui a siégé le vendredi dernier. Cela fait une semaine. Il n’y a pas encore un effet. A ce stade, sur terrain, il n’y a pas encore un expert oui encore le déploiement d’une mission humanitaire. Il faut arriver à la réparation, les dommages-intérêts. Il est établi que c’est une société angolaise qui est à la base du déversement de ces substances toxiques », dit-il dans une interview sur ACTUALITE.CD

Il insiste aussi sur la qualité des prélèvements des échantillons.

« Il faut des bons prélèvements, des bonnes recherches faites par des laboratoires homologués. Aujourd’hui, quand je pose la question à l’INRB, à l’OCC, au Crrebac et autres, aucune de ces structures n’a fait le déplacement pour les prélèvements sérieux pour établir les liens de cause à effet entre l’usine angolaise et le désastre environnemental enregistré dans le Kasai, Kwilu et Mai-Ndombe ». 

Selon lui, les conséquences de cette pollution peuvent être plus grave: « Au-delà des poissons, il y a d’autres animaux qui participent à l’équilibre de l’écosystème. Vous avez l’eau qui est liée à l’agriculture. Il ne faut pas penser qu’avec la reprise de la pluie et la décoloration des rivières que c’est fini, nous sommes dans l’erreur ».

Il insiste sur le mécanisme d’activation du principe pollueur-payeur. Il s’agit des frais résultant des mesures de prévention, de réduction et de lutte de la pollution doivent être pris en charge par le pollueur.

« Nous avons la perte des gros poissons qui sont des géniteurs. Dans 5 ans ou dans 10 ans, la rivière ne saura pas donner les poissons comme elle le faisait auparavant. Il y a beaucoup de questions autour de cette situation. Il faut la célérité et la rapidité pour avoir les données à faire prévaloir au niveau international pour que les populations soient indemnisées. Il ne faut pas se limiter à donner de l’eau et des médicaments à la population. Il faut l’indemnisation », a t-il dit.