Des membres du gouvernement, des acteurs de la société civile et des professionnels des médias ont pris part ce 25 juin à Kinshasa, à une table ronde portant sur la problématique d’accès à la justice des victimes des Violences Sexuelles et celles Basées sur le Genre. Organisée par l’ONG Journalistes pour les droits humains (JDH/RDC), ce cadre a permis de soulever des obstacles et d'élaborer des recommandations.
« S’il est vrai que des progrès ont été accomplis dans la lutte contre les violences basées sur le genre en RDC, des efforts restent doivent encore être fournis pour capitaliser ces progrès déjà atteints et faire progresser davantage la lutte contre ces violences en adoptant des mesures nécessaires pour s’assurer de la durabilité des interventions. La lutte contre l’impunité et l’accès à la justice, un socle important dans le processus de réhabilitation des survivant.e.s (…) demeure encore le maillot faible de cette chaine », a dit Benoit-Pierre Laramée, ambassadeur du Canada en RDC avant de plaider pour que la campagne Tolérance Zéro immédiate soit accompagnée par des actions concrètes et fermes.
L’un après l’autre, Honorine Bokashanga juge au Barreau de Kinshasa Matete, Mimie Bikela, Commissaire supérieure adjointe de l’Unité de la Police spécialisée dans la protection de l’Enfant et la prévention des violences sexuelles ainsi que Liévin Gibungula, Coordonnateur national du Collectif des avocats de la LIZADEEL ont chacun relaté des réalités de terrain. En termes d’obstacles, ils ont notamment soulevé le fait que l’accès à la justice soit conditionné au payement des multiples frais de justice, à charge des victimes, l’inexistence des lois spécifiques qui protègent des survivants et témoins des VSBG.
Ils ont par ailleurs proposé la « réduction ou suppression des frais de justice, de doter le Fonds pour les survivant.e.s des Violences Sexuelles et celles Basées sur le Genre (VSBG) en ressources nécessaires, améliorer les conditions de travail des prestataires de justice ainsi que l’institutionnalisation des centres Intégrés des services multisectoriels ».
Bienvenu Akilimali, directeur de cabinet au ministère du Genre, Famille et Enfant a également fait savoir que les démarches sont actuellement en cours pour l’institutionnalisation des Centres Intégrés des Services Multisectoriels (CISM). « Ces centres existent déjà au sein des plusieurs hôpitaux et ont pour mission la prise en charge holistique des survivant.e.s des violences sexuelles et basées sur le genre. Le premier ministre devra prendre un décret-loi, très prochainement pour les rendre institutionnels », a-t-il fait savoir.
Pour rappel, cette table ronde a été organisée en pleine Campagne Tolérance Zéro immédiate contre les violences sexuelles et basées sur le genre, lancée le 19 Juin dernier par le Chef de l’Etat Félix Tshisekedi. En RDC, l’ONG JDH exécute depuis 2019, le programme « Canada World, la voix de la Femme et de la Jeune fille ».
Prisca Lokale