Plus d’un mois après l’instauration d’état de siège dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, l’heure est au bilan. Le ministre de la communication et médias, porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya s’est donné à cet exercice mercredi 9 juin évoquant un optimisme pour la suite. Ce, en dépit de la montée en flèche des violences armées dans les deux provinces.
Pour les 30 jours écoulés, le bilan de l’état de siège est positif selon les autorités. Le porte-parole du gouvernement parle notamment des centaines de miliciens qui ont décidé de quitter le maquis au Nord-Kivu.
« Nous sommes optimistes quant à l'atteinte des objectifs recherchés. À ce jour, nous avons enregistré des centaines de redditions des miliciens. Durant notre séjour au Nord-Kivu, le Premier Ministre a reçu un groupe de ces miliciens qui sont venus dire au Premier Ministre Sama Lukonde qu'ils ont déposé des armes, et très vite il y a un mécanisme de réinsertion qui se met en place en attendant la formalisation de l'ordonnance présidentielle du programme DDRCS, des mesures transitoires qui permettent leur remise à la société sont en cours pour la santé, logement et autres besoins », a déclaré Patrick Muyaya alors que l’attente du programme DDRCS est devenue longue.
Les violences se sont accentuées depuis l’avènement de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Les élus de Beni et Lubero dressent un bilan de 157 civils tués pendant la période sous examen. En Ituri, le décompte de la société civile fait état de plus de 100 morts enregistrés dans les territoires d’Irumu et de Djugu.
« Nous sommes devant une guerre asymétrique où la cible n’est plus dans un front connu. Mais elle se noie dans la population pour y semer terreur et désolation. C'est ici le lieu d’en appeler au patriotisme de nos compatriotes vivant dans les régions concernées à soutenir et à travailler aux côtés des forces armées de la République Démocratique du Congo pour démasquer toutes ces forces négatives en errance », a exhorté Patrick Muyaya.
L’état de siège a été prolongé de 15 jours. Les autorités militaires et policières nommées à la tête des villes, communes et territoires n’ont toujours pas rejoint leurs postes. Ce qui porte à croire que l’état de siège prendrait plus de temps. Devant les sénateurs, le Chef de l’Etat a dit qu’il ne connaît pas « d'ailleurs à quel moment nous serions sûrs qu'il faudra le lever ». Mais les voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer les opérations militaires de grandes envergures contre les forces négatives dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu secouées par des violences persistantes.
Clément Muamba