État de siège : "nous autorités civiles, nous ne sommes pas faibles comme les gens le pensent, ce sont certaines lois qui nous affaiblissent" (M. Richard Nyembo Wanyembo, AT Lubero)

ACTUALITE.CD

Une fois l'État de siège levé au Nord-Kivu et en Ituri, l'administrateur du territoire de Lubero (Nord-Kivu), M. Richard Nyembo Wa Nyembo souhaite voir l'État congolais procéder à la modification des plusieurs lois  qui affaiblissent le pouvoir des gouverneurs et administrateurs des territoires.

Se confiant à ACTUALITE.CD ce jeudi 6 mai, ce juriste et expert en territoriale révèle que plusieurs lois sont déconnectées des réalités du terrain et empêchent aux gouverneurs et autres chefs d'entités décentralisées de contribuer à l'impulsion et à la coordination de l'action de l'État. Ce qui bloque, par conséquent, le développement des entités.

" Nous autorités civiles, on n'est pas faibles comme les uns et les autres sont en train de s'imaginer. Ce sont des lois qui sont mises à notre disposition qui doivent évoluer. Prenons seulement l'illustration du gouverneur de province, il travaille sous une psychose des députés provinciaux. A chaque fois qu'un député  a un besoin même à titre social, il formule une motion et le gouverneur est déstabilisé. Vous vous imaginez dans cette condition, dans cette manière où des lois ont été confectionnées je ne sais pas avec quelle intention, le gouverneur n'a plus les moyens de sa politique, n'a plus la décision comme dans le passé. Pour nous administrateurs des territoires, on est déconcentré, on n'a pas assez de moyens. On a confectionné des lois sans tenir compte de la réalité sur le terrain. Aujourd'hui quand tu as un problème, la première personne à appeler, c'est l'administrateur, mais il n'a pas de moyens, comment est-ce qu'il va travailler ? Toutes ces lois inadaptées ôtant même la qualité de l'officier de l'état-civil aux administrateurs de territoire doivent être revisitées ", demande M. Richard Nyembo wa Nyembo.

Ce plaidoyer intervient alors que la mesure décrétant l'état de siège est entrée en vigueur ce jeudi 6 mai au Nord-Kivu et en Ituri. Durant un mois, les gouverneurs et autres chefs d'entités décentralisées et déconcentrées, y compris les territoires, vont céder leurs places aux autorités militaires pour permettre au pays de faire face au terrorisme et à d'autres formes de l'insécurité qui menacent, d'après le président Félix Tshisekedi, l'intégrité du territoire national.

Claude Sengenya