Eric Moutet, avocat d’Afriland First Bank, insiste: « les données fournies par les deux ex-agents étaient volées puis falsifiées » - Interview

ACTUALITE.CD

Suite au dossier traité par ACTUALITE.CD sur les révélations faites par deux ex-agents de Afriland First Bank, Gradi Koko Lobanga et Navy Malela, respectivement anciens chef de l’audit interne et ancien contrôleur permanent, l’avocat de la banque a répondu également aux questions de notre rédaction. 

Le 26 février 2018, Koko Lubanga allègue qu’il avait adressé une correspondance à M. Kafindo  dans laquelle il explique que suite à ses contrôles de routine sur des comptes de personnes physiques et morales, il avait décelé sur les comptes des Dan Gertler et Zoé Kabila « des irrégularités ». Quelle suite la banque avez réservé à cette correspondance?

Les deux anciens salariés n’ont jamais adressé d’écrit à la banque pour alerter de quoi que ce soit. Ils n’ont suivi aucun process prévu par la banque centrale et les règles de la banque. 

Il cite Alain Mukonda et reprend cette allégation de Global Witness et PPLAAF qui disait que l’homme d’affaire (Alain Mukonda) avait également effectué 16 dépôts en espèces d'une valeur totale de 11 millions d'euros sur les comptes bancaires de ces sociétés. Cela au mépris des règles en la matière. Vrai ou faux?

S’agissant de dépôt en espèces nous avons déjà démontre que les fichiers étaient falsifiés puisque les personnes accusées de les avoir fait n’était pas au Congo à ce moment là, ce qui est documenté. En outre les dépôts d’espèces ne donnent aucune compétence à l’Ofac si aucun individu ou institution américaine n’est concernée.

Il ajoute qu’il existait un lien entre Dan Gertler et les Ventora Development, Palatina Sarlu, Cosha Investement Sarl et Abishassira Shlomo Elyahu, toutes œuvrant dans le secteur des mines. Et ce lien aidait à contourner les sanctions américaines.

S’agissant des sociétés que vous citez je ne peux ni infirmer ni confirmer au regard du secret bancaire. Ce que je sais c’est qu’il paraît incroyable de voir sortir de nouvelles informations et de leur accorder là moindre crédibilité puisqu’en provenance de gens condamnés pour avoir falsifié des pièces.

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