Le Mécanisme National de Suivi (MNS) a célébré le 8ème anniversaire de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, ce mercredi 24 février, au salon rouge de l’hôtel du gouvernement à Kinshasa. Axée sous la thématique : « Paix et stabilité de la RDC dans la vision post alternance », plusieurs personnalités ont intervenu au cours cette activité notamment, les représentants du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, de la MONUSCO, de l’Union Africaine et de la société civile.
Pour François Mwamba, ancien coordonnateur du MNS, 8 ans après le bilan de l’accord-cadre d’Addis-Abeba parait mitigé en RDC. A l’en croire, les résultats escomptés n’ont pas été obtenus.
« J’ai une appréciation mitigée. L’engagement est là, la volonté de faire également mais je déplore que depuis 8 ans, on n’arrive pas à obtenir les résultats qui étaient escomptés depuis le départ. Il faudra en faire davantage », a déclaré François Mwamba au micro d’ACTUALITE.CD.
L’ancien coordonnateur du MNS trouve que la faiblesse de l’armée, de la police et des services de renseignement congolais sont à la base de la pérennisation du climat d’insécurité qui caractérise l’est de la RDC.
« On doit savoir que les étrangers ne peuvent rien faire chez nous, sans notre propre implication. C’est parce qu’ils trouvent des faiblesses qu’ils arrivent à opérer chez nous. Donc le problème est d’abord interne. Commençons par mettre nos services de sécurité en ordre de nous défendre, ce qui n’est pas le cas, jusque-là. Ce que nous déplorons dans l’est de notre pays est parfois, hélas, la conséquence de comportement de nos propres troupes de la police, de l’armée et de nos services de renseignement. Le jour où nous arriverons à remettre la police, l’armée et les services de renseignement dans la droite ligne nous allons vaincre la guerre à l’est du pays », a-t-il dit.
Rappelons que, c’était le 24 février 2013 qu'une dizaine de pays de la région ainsi que l'ONU, l’UA, la CIRGL et la SADC ont conclu cet Accord-cadre, quatre mois après la prise de contrôle de la ville de Goma par le mouvement rebelle du 23 mars (M23). L'objectif poursuivi était de mettre fin aux cycles récurrents des violences armées liées aux activités des groupes armés dans cette partie de la RDC frontalière à l'Ouganda, au Rwanda et au Burundi.
Le Mécanisme National de Suivi (MNS), dirigé actuellement par Claude Ibalanky, a pour mission d’assurer le suivi et la supervision de la mise en œuvre des engagements souscrits aux termes de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région des Grands Lacs. La consolidation de la paix et la stabilité pour le développement dans la région de Grands-Lacs constitue l’un des points cardinaux du mécanisme de suivi des accords de paix d’Addis-Abeba.
Jordan MAYENIKINI