Résurgence des cas d’Ebola en RDC : Cathy Furaha propose d’intensifier la communication et mobiliser des ressources

Photo. Droits tiers

Basée à Butembo, dans la province du Nord-Kivu, Cathy Furaha est vice-présidente de la société civile et coordinatrice de l’Association des Femmes Juristes pour les droits de la femme et de l’enfant. Elle  propose des pistes de solutions contre la nouvelle vague du virus Ebola.


Le ministre de la santé Eteni Longondo avait officiellement annoncé le 18 novembre 2020, la fin de la précédente épidémie d’Ebola (déclarée le 1er juin de la même année) en RDC. Pour Cathy Furaha, c’est à partir de ce moment qu’elle a pu observer un relâchement des gestes barrières au sein de la population et de tous les services. 


 « Toutes les campagnes de sensibilisation contre Ebola se sont pratiquement arrêtées. Pour les communautés qui vivent en milieu rural, lorsqu’il n’y a pas de sensibilisation intense, il n’y a plus de danger. La plupart des personnes ont commencé à vivre au quotidien sans tenir compte de toutes les restrictions recommandées par les autorités et les membres de la riposte. Il y a aussi la pénurie d’eau. Nous sommes dans une période de sécheresse, les difficultés d’accès à l’eau potable se sont multipliées. Il y a également, la difficulté d’accès aux produits de première nécessité pour les soins de santé », a-t-elle expliqué. 


Et d’ajouter, « l’Etat aussi a une part de responsabilité dans ce relâchement des mesures d’hygiène. Il n’a pas fait d’importantes communications après l’épidémie précédente. Il y avait des dispositifs de lavage de mains à certains endroits publics, mais quand on a déclaré la fin, tous ces dispositifs ont disparu. »


Des mécanismes pour la nouvelle vague de l’épidémie


Pour faire face aux nouveaux cas d’Ebola et réussir efficacement la riposte, Cathy Furaha propose que les dispositifs de lavage des mains soient remplacés et renforcés, que les décisions prises concernant les cérémonies de deuil et des fête soient suivies de près et que les endroits publics tels que les toilettes et autres soient désinfectés régulièrement. « Il faut également une bonne communication, une communication fluide autour de cette épidémie afin que la population à son tour exécute les recommandations faites par les autorités pour son bien-être.»  


En outre, elle a appelé « l’Etat congolais à doter la Division Provinciale de la Santé (DPS) de tous les moyens nécessaires pour la prise en charge optimale des patients. » 


Pour rappel, les échantillons prélevés sur le patient porteur du virus Ebola ont été envoyés au laboratoire principal de l'Institut national de Recherche Biomédicale à Kinshasa pour un séquençage du génome afin d'identifier la souche du virus Ebola et déterminer son lien avec l'épidémie précédente. La dixième épidémie d'Ebola en RDC, qui a duré près de deux ans, est la deuxième plus importante au monde. Lorsqu'elle s'est terminée, on comptait 3481 cas, 2299 décès et 1162 survivants.


La réponse à l'épidémie avait été particulièrement difficile, en raison de l'insécurité qui a perturbé les efforts d'urgence.

Prisca Lokale