Un gouvernement composé à 90% de nouvelles figures, au moins 30% de femmes, et des personnes prêtes à sacrifier leurs intérêts pour la population, telles sont les recommandations de Thérèse Kayungo, une activiste basée dans le Haut Katanga.
« Il(elle) doit premièrement être un rassembleur. Cette personne peut provenir d’un regroupement autre que le cap pour le changement et pas seulement de la même province que le Chef de l’Etat. Elle doit être recommandée par son regroupement afin d’éviter les conflits interminables au sein de l’Union sacrée, » précise-t-elle à propos du profil du prochain premier ministre.
Et d’ajouter:
« Je pense que le Chef de l’Etat devrait aussi songer à une personne indépendante. Qui n’est pas directement liée aux partis politiques. Elle peut être issue de la société civile ou non. »
Mettre en place d'un gouvernement à 90 % nouveau et paritaire
Pour les membres du gouvernements, Thérèse Kayungo évoque l’idée d’une équipe composée majoritairement des nouveaux visages. Elle s’explique:
« ll y a de nombreuses personnes tout aussi compétentes et qui n’ont jamais travaillé dans un gouvernement en RDC. Le Chef de l’Etat peut prendre 10% d’anciennes figures pour besoin d’expérience mais il faut intégrer de nouvelles personnes dans le prochain gouvernement. Et puisqu’il y a maintenant un bon nombre des partis politiques dans l’Union sacrée, il faudra qu'au moins une personne de chaque plateforme soit représentée. Ces personnes devront être dotées d’une expérience dans la gestion publique et être capables de privilégier l’intérêt général plutôt que leurs intérêts partisans ».
Au sujet de la participation de la femme dans ledit gouvernement, elle ajoute, « le chef de l’Etat prône l’Etat de droit. Et la parité est également garantie par la constitution. Nous demandons à ce que les femmes soient valablement représentées au sein du prochain gouvernement. Si les 50% ne peuvent pas encore être atteint, que le prochain gouvernement atteigne au moins 30 % de femmes. Ilunkamba avait environs 18% de femmes. Il ne faudra pas connaitre une baisse. »
En janvier 2020, au cours d’un conseil des ministres qui s'est déroulé dans un contexte marqué par des tensions au sein de la coalition gouvernementale (FCC - CACH), le chef de l'État avait signifié qu'il "n'hésitera pas à prendre ses responsabilités en cas d'obstruction à son action". Il avait par la même occasion réitéré sa position de ne " laisser personne entraver, par diverses manœuvres, la concrétisation de l’aspiration du peuple congolais au changement."
Pour éviter de reproduire la même scène dans le prochain gouvernement, Thérèse Kayungo propose au Chef de l’Etat de désigner lui-même ceux qui doivent en faire partie sur base des listes des différents regroupements qui lui seront présentées.
Et de souligner:
« Que le Chef de l’Etat ne tombe pas dans un piège. Nous ne saurons pas lui pardonner s’il (Félix Tshisekedi) se retrouve à nouveau dans le même piège. Après deux années de mandat, il nous a présenté l’argument de la Coalition FCC-CACH, nous avons accepté cela. Il sera le seul responsable du résultat de sa vision, l’Union sacrée.»
Que faire pour gérer les divergences au sein de l’Union sacrée ?
Térèse Kayungo propose de rappeler à chaque fois l’informateur, Bahati Lukwebo, qui a été en contact avec les chefs des partis politiques et regroupements pour trouver des compromis, dialoguer à tout moment pour favoriser la paix et le développement quand les divergences de vue voudront s’installer au sein de l’Union sacrée.
Prisca Lokale