RDC : « quand on s’accroche aux apparences, l’humanité perd son authenticité» Eunice Dalo Lombo

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Eunice Dalo Lombo alias « Queen Aara » est motivatrice, artiste et cheffe d’une entreprise spécialisée en architecture d’intérieur. Ce 28 janvier, dans un entretien avec le Desk Femme de ACTUALITE.CD, elle revient sur ses récents podcasts, son livre et l’importance de rester authentique dans l’univers des réseaux sociaux.

Vous avez récemment lancé une série de podcasts ayant pour thème "Blessé mais pas détruit". De quoi s'agit-il exactement ? 

Eunice Dalo Lombo :   Ces podcasts sont comme une sorte de thérapie. L’objectif était de pouvoir aider plusieurs personnes à guérir de leurs blessures intérieures. J’ai proposé quatre séances de thérapie pour leur permettre non seulement de guérir de leurs blessures mais également de croire qu’il y a encore de l’espoir pour ceux qui vivent. Les messages sont tirés du texte de Ruth, chapitre 3, 1-3.  On y voit Naomie, sa belle-mère qui lui donne des verbes d’actions devant conditionner sa relation avec Boaz. Elle lui dit, Lave-toi (Action 1), Parfumes-toi (Action 2), Mets ta plus belle robe (Action 3), et Vas là-bas (Action 4). La première étape consiste à rouvrir nos plaies, les panser et bander.

La deuxième parle du parfum. Dans la culture hébraïque, on utilisait également le parfum comme symbole d’honneur ou pour rendre des cultes  aux dieux. Et donc, après avoir nettoyé ses blessures, il faut passer par le processus de la fabrication du parfum, notamment le feu et faire ressortir de l’huile. Dans "Mets ta plus belle robe"  (Action 3 ) et "Vas là bas" (Action 4) nous avons parlé de mettre un nouveau vêtement. Après toutes les étapes précédentes, il est important de se débarrasser du poids du passé, on ne peut plus avoir la même attitude, il faut quitter la détresse pour la fête, la quatrième action appelle l’individu à se révéler, se dévoiler au public. La préparation de ces podcasts nous a pris en tout une semaine avec l’équipe.  

Qu'est-ce qui explique le choix de ce thème ? 

Eunice Dalo Lombo :  Il m’est arrivé plusieurs fois de discuter avec des jeunes mais aussi des personnes beaucoup plus âgées que moi. Je me suis rendue compte que nous portons le fardeau de notre passé. La plupart de problèmes que nous connaissons actuellement sont dus aux scénarios répétitifs, aux difficultés et blessures qui n’ont pas été soignées. Aucun être humain n’a échappé à ces blessures. Elles peuvent ne pas être identiques mais nul n’est exempté. Et pour passer à une nouvelle étape de sa relation avec Dieu ou une nouvelle étape de sa vie, pour être vraiment épanoui, il faut se donner la peine de guérir complètement de ces blessures. En choisissant ce thème et  en réalisant ces podcasts, j’ai eu l’impression de répondre à toutes ces personnes.

Vous êtes pourtant présente sur les réseaux sociaux depuis plus de 10 ans mais, pourquoi avoir opté pour la version podcast ? 

Eunice Dalo Lombo :  l'idée initiale était de faire des session lives sur Instagram. Mais, j’ai changé de format parce que je retrouvais mes vidéos sur le net, presque partout, avec des titres qui ne correspondaient pas exactement à mes intentions. Sur YouTube, les gens mettent parfois mes images sans mon autorisation préalable. Mais aussi parce que le thème était très sensible et important. Avec les podcasts, c’est très personnel. On peut facilement télécharger les audios ou aller sur le site, écouter sans être en contact avec le monde extérieur. Je parle à vos cœurs. Nous avons utilisé plus de 15 plateformes. Parmi les difficultés, on compte la fluidité de la connexion et le problème d’autorisation (de la part des plateformes dont Apple).    

Vus êtes également responsable de l'entreprise Aara Design, spécialisée en architecture d'intérieur. Comment est-elle organisée ? 

Eunice Dalo Lombo :  nous sommes actuellement en pleine restructuration. L’entreprise a été lancée en 2014, après plus de 7ans, nous travaillons sur un partenariat avec une entreprise de la place. Nous avons plusieurs branches dont la création des meubles et l’évènementiel. Nous avons au sein de l’équipe, des consultants. 

Des paroles d'encouragement et motivation, vous en mettez au moins deux fois par semaine, sur vos comptes des réseaux sociaux. Où puisez-vous de l'inspiration ?

Eunice Dalo Lombo :  ma première source d’inspiration, c’est Dieu. Il m’inspire par observation, par des conversations avec tierces personnes.  Je m’inspire aussi de l’expérience, des films, des livres et même des dessins animés. Bref, l’inspiration vient de partout, il suffit juste de la canaliser et savoir comment transmettre ce que l’on a reçu à d’autres personnes. 

Avec plus de 100.000 abonnés sur Instagram et plus de 20.000 sur Twitter, comment avez-vous réussi à façonner votre image sur les réseaux sociaux ? 

Eunice Dalo Lombo :  je pense que la seule chose que j’ai eue à faire, c’est de focaliser mon énergie sur mon fardeau, ma frustration qui est devenue ma vocation. Je sais que j’ai une facilité à parler au cœur des gens et je fais de mon mieux pour canaliser mes forces vers ma vocation. 

Selon vous, qu'est-ce qui attire autant de followers sur vos pages ?

Eunice Dalo Lombo :  ils se retrouvent surement dans ce que je dis et dans ce que je suis (je ne dissocie pas ces deux aspects de ma vie, je suis ce que je dis et je dis ce que je suis). Je n’incarne pas un personnage, je ne joue pas à un jeu, c’est vraiment la véracité de ce que je suis que je présente aux gens. Je trouve que les gens ont beaucoup plus de facilité à se connecter à ce qui est authentique. Aussi, il y a des gens qui consultent les pages par curiosité, après avoir découvert ce qu’ils voulaient, soit ils s’accrochent, soit se désabonnent. J’ajouterai aussi le fait que je sois mariée à une personne déjà assez publique.  

Vous communiquez assez rarement sur votre vie privée. Qu'est-ce qui motive ce choix ? 

Eunice Dalo Lombo :  premièrement, je trouve que l’être humain est de nature curieux (j’ai moi-même une forte dose de curiosité), mais je pense que ma vie privée, c’est mon jardin secret, tout le monde n’est pas obligé d’y avoir accès. L’une des raisons est de préserver une certaine marge de mon intimité. Quand on expose tout de soi, quand on rend une chose très publique, on donne la possibilité aux gens de donner aussi leurs points de vue publiquement. Que ces avis nous plaisent ou non. Je pense que les gens sont là pour ce que j’ai à donner et pas forcément pour ma vie privée.  

Vous êtes épouse du pasteur Lord Lombo dont l'une des vidéos avait suscité des réactions sur les réseaux sociaux. Bien qu'il soit revenu sur ses propos, certaines personnes ont dû les rappeler à l'annonce de vos fiançailles. Que pensez-vous de certaines réactions sur les réseaux sociaux ? 

Eunice Dalo Lombo :  Je pense que les réseaux sociaux sont un endroit où les gens ont le droit de donner librement leurs avis. 

Lorsque ces réactions sont parfois contraires aux attentes d'un (une) influenceur (euse), comment devrait-il réagir ? 

Eunice Dalo Lombo :  je pense que la responsabilité d’un acteur des réseaux sociaux n’est pas tellement de dire aux gens comment ils devraient réfléchir ou dire leurs avis mais plutôt de les gérer. 

Finalement, en quelques mots, quelles sont, selon vous, les qualités qui devraient définir un acteur des réseaux sociaux ? 

Eunice Dalo Lombo :  authenticité et sagesse. Je ne crois pas être en mesure de dire exactement les qualités d’un acteur des réseaux sociaux mais, je dirai authenticité, parce que les gens se focalisent de plus en plus sur les apparences (faire et dire dans l’objectif de plaire) plutôt que  sur le fait d’être authentique. Quand on s’accroche aux apparences, l’humanité perd toute sa beauté, qui est l’authenticité. Sagesse parce que le fait de s’exposer sur la place publique donne l’accès aux gens de dire et faire ce qu’ils veulent. 

Que diriez-vous aux jeunes femmes qui vous prennent pour modèle ?

Eunice Dalo Lombo :  je n’ai pas encore atteint le niveau que je désire mais, déjà je les remercie de me prendre pour modèle. Je vais les encourager à faire mieux que moi, à viser loin, se battre pour réaliser leurs rêves. Bref, je les encourage à être des femmes sans limites.  

Vos projets futurs ?

Eunice Dalo Lombo :  je suis dans plusieurs projets. Dans l’évènementiel, j’organise des comédies musicales depuis 2016, nous préparons la sixième édition cette année. Nous avons lancé un grand chœur des adolescents. Mon livre « Respire », publié en septembre 2020 va être lancé officiellement entre février et mars  cette année. C’est un roman, une fiction. J’y raconte des choses que nous rencontrons dans notre parcours entant que jeunes chrétiens. 

Un dernier mot ? 

Eunice Dalo Lombo :  merci au Desk Femme de m’avoir accordé cette opportunité , j’espère que votre travail connaitra du succès. 

Eunice Dalo Lombo se définit comme une personne plurielle et comme une fleur en plein processus d’éclosion. Elle est l’aînée d’une famille de 4 filles, ses parents sont le pasteur Roland Dalo et Mme Viviane Malemba. Elle a fait des études universitaires aux Etats-Unis, à St. Louis Maryville University. 

Propos recueillis par Prisca Lokale