La Cellule d’Analyse en Sciences Sociales (CASS) en partenariat avec l’Unicef a rendu public, le 27 janvier, un rapport sur l’impact de la Covid-19 sur la santé des femmes et des jeunes filles en RDC. L’étude a été menée en cinq (5) phases entre les mois d’avril et décembre 2020 sur un échantillon d’environs 500 personnes (Mères, pères, jeunes filles et personnels de santé) à Goma et à Kinshasa.
Selon cette étude, les pratiques d'accès aux soins de santé pour les femmes ont été limitées par la Covid-19, faute des moyens financiers.
« L'argent étant le principal facteur d’'accès et d’utilisation des services par les femmes, aucune d’entre elles n'a déclaré avoir mis de l'argent de côté pour les soins de santé, tandis que la majorité des femmes interrogées par la CASS à Goma et à Kinshasa ont déclaré que la nourriture et la capacité à nourrir leurs enfants étaient leur priorité », épingle le rapport parvenu au Desk Femme de Actualite.cd.
Plusieurs femmes ont déclaré ne pas pouvoir donner la priorité aux soins de santé lorsqu'elles doivent nourrir leur famille. « ...s'il y a moins d'argent, elles voudront donner la priorité à la nourriture pour les enfants par exemple et la santé passera au second plan... » a dit une jeune femme, interrogé à Kinshasa et cité dans le rapport.
A un père également à Kinshasa de rajouter, "La priorité pour beaucoup des femmes c'est trouver de quoi se nourrir, si elles ont du mal à le faire, imaginez ce que cela aura comme impact sur les frais des soins de santé."
Pour résoudre ce problème, la CASS propose de :
Plaider pour une priorisation appropriée des subventions gouvernementales afin de garantir que les besoins primaires des femmes et des filles les plus vulnérables soient satisfaits (ex. loyer, nourriture, services publics, soins de santé). Travailler par l'intermédiaire des organisations de femmes existantes spécialisées dans ce type de soutien afin d’atteindre les personnes qui en ont le plus besoin.
Promouvoir et soutenir la mise en place de programmes durables d’activités génératrices de revenus pour les femmes et les filles, surtout celles qui n'ont pas pu être scolarisées de manière continue.
Encourager les femmes (commerçantes, paysannes) à se regrouper dans des structures auto-gérées (type coopératives) avec un accompagnement (gestion d’un capital, épargne, gestion d’entreprise) pour développer leur résilience économique.
L’objectif de cette enquête est de fournir des preuves pour soutenir la prise de décision pour les stratégies de réponse à l’épidémie, afin de garantir que la santé et la sécurité des femmes et des filles soient prioritaires.
Le rapport de cette étude a été présenté le 27 janvier au siège de Afia Mama, une association sans but lucratif qui fait la promotion et protection des droits humains y compris les Droits en Santé Sexuelle et Reproductive. Elle est dirigée par Madame Anny Modi.
Prisca Lokale