Contrairement à 2019 où le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) avait noté une diminution progressive du nombre de violations commises par les agents de l’ANR, celui-ci (100 violations) a plus que doublé en 2020 et a atteint un nombre presque similaire à l’année 2017 (135 violations).
Cette augmentation, explique le BCNUDH dans son dernier rapport annuel, a été notée dans un contexte où la fermeture des cachots clandestins de l’ANR et la fin de son immixtion dans les affaires ne relevant pas de ses compétences légales, ont été ordonnées depuis 2019 par le chef de l’Etat.
« Malgré l’absence des réformes législatives visant à assurer une meilleure supervision du travail de l’agence et le maintien des principaux responsables à leurs postes, les cas avaient sensiblement baissé en 2019 », dit le rapport.
Les tendances documentées par le BCNUDH au cours de l’année en revue démontrent la nécessité de s’assurer du respect scrupuleux des droits de l’homme par l’ANR, ajoute le bureau.
« Il convient de réformer l’institution en s’assurant que le travail des agents soit supervisé par une autorité judiciaire, que les lieux de détention soient contrôlés régulièrement et que les auteurs des violations des droits de l’homme soient sanctionnés », ajoute le BCNUDH.
Plusieurs acteurs de la société civile ont également pointé du doigt l’ANR ces derniers mois.
En octobre 2020, le ministre des droits humains, André Lite, avait "condamné avec fermeté" l'arrestation arbitraire de quatre acteurs de la société, qui étaient détenus dans le cachot de l'Agence nationale de renseignements (ANR), dans la ville de Bukavu (Sud-Kivu).