RDC : Leila Zerrougui propose des « sanctions individuelles » pour les violences sexuelles impliquant un militaire

RDC : Leila Zerrougui propose une « criminalité individuelle »  pour les violences sexuelles impliquant un militaire

Dans sa dernière conférence de presse tenue, le 20 janvier, Leila Zerrougui, désormais ex-Cheffe de la Monusco et ex- Représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC, a soulevé les avancées enregistrées à propos des violences faites aux femmes durant son mandat. Elle appelle la justice à sanctionner chaque militaire reconnu coupable.


« Quand on parle des femmes, quand on parle de la violence contre les femmes, là aussi, il y a des progrès. D’abord, rappelez-vous comment on violait les femmes. On allait dans un village et on violait toutes les femmes, des viols massifs, y compris par les FARDC, avec leur commandant », a-t-elle rappelé. Et d’ajouter, « On n’a plus ça du côté de l’armée. »


A en croire Leila Zerrougui, les cas de violences sexuelles notifiés actuellement n’engagent plus l’armée dans son ensemble. Il s’agit plutôt des individus au sein de l’armée. Ce qui l’amène à suggérer une forme de criminalité individuelle. « On a des cas des violences sexuelles mais c’est individuel. C’est le militaire qui doit être sanctionné, qui doit être encaserné, qui ne doit pas se balader avec son arme dans la rue, qui doit être contrôlé et condamné. On n’en est pas encore là mais on a fait un petit pas pour que ça devienne une criminalité individuelle. Elle est encore grave, mais on avance », a expliqué Leila Zerrougui.

 
En outre, la commandante de la Monusco en RDC a également appelé la justice congolaise à sanctionner les auteurs des recrutements des enfants à l’armée. « Nous avons les groupes armés qui continuent à abuser des enfants, les recruter, les tuer et les faire tuer. Nous avons des femmes qui se font violer lors des attaques des groupes armés. Mais il y a la justice et on fait tout ce qu’on peut – même si ce n’est pas nous, c’est la justice congolaise qui essaie de répondre contre les auteurs identifiés » a-t-elle ajouté.


Pour rappel, l’algérienne Leila Zerrougui sera remplacée par la guinéenne Bintou Keita, attendue en RDC dans quelques semaines.

Prisca Lokale