Surexposition,tromperie,imitation...Quel est l'impact des réseaux sociaux sur les relations amoureuses des jeunes? Comment peuvent-ils s'en sortir? Quel équilibre entre vie privée et vie publique? Le desk Femme d'Actualité.cd est aller à la rencontre des Kinoises pour s'enquérir de leurs avis.
Pour Françoise Mboso, depuis l’arrivée de Facebook et de tous les autres réseaux sociaux, l'amour vrai n’a plus sa place. « Quand nous étions plus jeunes, les smartphones n’existaient pas. On ne pouvait pas imaginer une jeune femme poster des photos d’elle à moitié nue sur les réseaux sociaux (...) Mais, aujourd’hui tout est fait pour paraître, pour montrer aux autres que l’on vit mieux. C’est ainsi que les relations de couple ne durent plus longtemps. L’amour vrai a disparu », regrette-t-elle.
Contrairement à Françoise, Martine, rencontrée sur l’avenue Kapanga à Kinshasa, estime qu’il y en a pour qui les réseaux sociaux ont été bénéfiques en termes d’amour. « Certaines personnes ont rencontré des bons partenaires en amour à travers Facebook, WhatsApp et bien d’autres réseaux sociaux. Mais ce sont des cas très rares. Il y en a qui disposent d’une fausse identité sur les réseaux sociaux,» déplore-t-elle.
"Tant que Bae ne t’affiche pas, rien n’est acquis !"
C’est un langage qui devient de plus en plus courant dans le milieu des jeunes. Entendez par là, une publication ou un post sur les réseaux sociaux affichant son partenaire intime. Cet affichage doit être réciproque pour se rassurer. Lydie et Marie-Louise circonscrivent les choses.
« Quand on aime réellement une personne, on ne l’expose pas sur la place publique », s’exclame Lydie Ngoyi, sexagénaire. Et de poursuivre, « Les jeunes ne devraient pas s’accrocher aux simples publications sur les réseaux sociaux pour se convaincre de leur amour. Combien de couples n’avons-nous pas vu se séparer après plusieurs publications sur les réseaux sociaux ? On peut aimer une personne sans l’exposer.»
Marie-Louise, mère de six filles et deux garçons estime que les réseaux sociaux ont leur rôle à jouer dans les relations amoureuses. « Autrefois, il fallait se renseigner auprès des gens du quartier et des membres des familles pour s’assurer que la jeune femme ou le jeune homme avait une bonne éducation. Actuellement, on peut percevoir l’éducation d’une personne à travers ses publications. Si à notre époque les deux familles étaient seuls témoins de l’amour entre leurs enfants, actuellement la société est également témoin. Je trouve cela pas mal, le fait qu’un couple choisisse de poster ses photos sur les réseaux. Sans soutenir les dérives, je pense que s’ils s’aiment vraiment, ils peuvent le faire réciproquement,» précise-t-elle.
Amour et réseaux sociaux, heureux ménage?
Éviter de tout imiter, faire confiance au temps et vivre sans le désir d’impressionner, telles sont les quelques pistes proposées par certaines Kinoises.
« Le monde évolue, nous ne pouvons pas obliger les jeunes à vivre leur vie en imitant notre époque », soutient Sisca, épouse et mère et grand-mère. Cependant, poursuit-t-elle, « il y a des normes préétablies par la société que les jeunes doivent respecter. C’est avec le temps que l’on découvre le vrai amour. Il n’est pas sur les publications dans les réseaux sociaux, moins encore dans les demandes en mariage sur des lieux publics, les visites touristiques. Le vrai amour ne se laisse pas influencer par le monde extérieur, il n’a pas besoin d’impressionner, il conserve sa valeur et ses principes. C’est en cela que les réseaux peuvent ne pas exister mais, ils n’auront aucune influence négative sur cet amour »
A Françoise d’ajouter, «Il n’y a que l’éducation de base qui peut vaincre ce fléau. Les femmes doivent éduquer leurs enfants de façon à ce qu’ils ne tombent pas dans les pièges des réseaux sociaux. Ils devraient savoir qu’il y a une vie derrière les écrans des téléphones et des télévisions. Cette vie n’est toujours pas identique à celle qu’on nous montre, que ce sont des mises en scène, qu’ils ne devraient pas se fier à ces images ou les imiter.»
Dans le microcosme de l'internet congolais certaines affaires de cœur rendues publiques par des personnalités de la vie publique ont souvent défrayé la chronique. L'on se souviendra de quelques affaires qui ont défrayés la chronique comme l’affaire de Penielle et Mike Kalambayi, Eliane Bafeno et Moise Mbiye et tout récemment, la danseuse professionnelle Jeny Bosenge (Bsg) et Bryan, (le comédien dit Docteur Idéologie).
Prisca Lokale