RDC : LUCHA recommande que le 2 octobre de chaque année soit reconnue et commémorée comme la « Journée du Souvenir pour Beni »

Photo d'illustration/ACTUALITE.CD

Le mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA) continue à montrer son indignation face à la situation toujours préoccupante dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). Entre fin décembre 2020 et début janvier 2021, une soixantaine des civils ont été tués notamment à Erengeti, Loselose et Mwenda à la suite des incursions des rebelles d’ADF pour les uns et dans les affrontements entre les forces loyalistes et ces miliciens pour les autres. Ceci a fait grimper les chiffres des victimes.

Selon le décompte de la LUCHA, 1 206 civils ont été tués à Beni depuis le lancement des opérations militaires dites des grandes envergures,  le 30 octobre 2019. Elle note, cependant, que ces dernières, ont plus favorisé la dispersion des assaillants, qui continuent à exécuter la population.

« Dès son arrivée au pouvoir, le président Félix Tshisekedi s’est engagé à mettre fin aux violences dans la région. Il a ainsi lancé des opérations militaires le 30 octobre 2019 en vue de protéger les civils et neutraliser les assaillants qui insécurisent la région. Le bilan ? Depuis le 30 octobre 2019, notre mouvement a comptabilisé 1206 civils tués à Beni et a noté une expansion des tueries vers le secteur de Ruwenzori et une partie de la province voisine de l’Ituri, des zones jadis calmes. Plutôt que d’arrêter les tueries et de neutraliser les assaillants, les opérations militaires ont dispersé les assaillants sur des zones assez vastes, continuant à massacrer des civils à leur passage », déplore la LUCHA dans un communiqué de presse ce mardi 12 janvier.

Eu égard à ce bilan macabre et pour honorer la mémoire des civils tués, la LUCHA recommande au gouvernement l’érection d’un mémorial en ville de Beni mais également qu’il soit institué une « Journée du Souvenir pour Beni ».

« Que toutes les victimes soient identifiées par leur nom, et un mémorial érigé pour que jamais elles ne soient oubliées et que les générations présentes et futures s’y recueillent de temps à temps. Le 2 octobre de chaque année soit reconnue et commémorée comme la « Journée du Souvenir pour Beni. ». En attendant que les politiques s’y intéressent, nous pouvons commencer en tant que citoyens, à commémorer cette date », recommande la LUCHA.

En outre, la LUCHA propose pour ce mois « que la journée du 16 et 17 janvier soient déclarées journées de deuil national. Nous y travaillons et invitons tous nos compatriotes à observer une attitude de deuil pour ces deux journées symboliques. C'est au nom de la mémoire collective que nous sommes appelés à construire ».

Depuis 2014, Beni est le théâtre des scènes macabres. Des kidnappings, des enlèvements, des incendies des villages toute entière, des égorgements et autres sortes des atrocités sont rapportés dans la région. Des milliers de morts y sont recensés et des déplacements internes des populations sont constatés.

Fonseca MANSIANGA