RDC-Violences basées sur le genre : des femmes venues de l’est racontent leurs expériences dans la lutte  

RDC-Violences basées sur le genre : des femmes venues de l’Est racontent leurs expériences dans la lutte  

Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, l’Union Européenne a réuni les défenseurs des droits humains, spécialement des droits des femmes ce 09 décembre, autour d’une table ronde au Centre d’Etudes Pour l’Action Sociale (CEPAS) à Kinshasa. Quatre femmes venues de l’Est de la RDC ont relaté leur histoire et les défis rencontrés dans ce combat.


Joyce Biamungu est une jeune adolescente venue de Bunia. Elle est chargée des conditions féminines des enfants reporters, mais aussi membre du parlement des enfants de l’Ituri. 

« Dans le milieu où je vivais, il y avait un grand nombre des filles qui n’avaient pas accès à l’éducation ; il y avait de l’inégalité entre les enfants des riches et ceux des pauvres. C’est ce qui m’a motivé à être défenseur des droits de la jeune fille. », raconte la jeune fille. Et d’ajouter, « Je suis très fière de ce que nous avons accompli jusque-là, parce que grâce à nos efforts, et nos projets, nous sommes en train de créer des clubs des jeunes filles dans les écoles, et il y a des filles qui ont compris qu’il n’y a pas de différence entre l’enfant d’un riche et celui d’un pauvre. Il n’y en a pas non plus entre elle et un homme. Les filles sont capables de tout faire. Dans mon école, les filles disent tout haut leurs droits et ne se laissent plus intimider par les garçons, l’inégalité a pris fin ».


Passy Mubalama, coordonnatrice de l’organisation Actions et Initiatives de Développement pour la protection de la femme et de l’enfant (AIDPROFEN), a été motivée par le harcèlement sexuel dont elle a été victime. 


« Ce qui m’a motivé ce sont les inégalités des droits entre les hommes et les femmes. Depuis mon plus jeune âge, j’ai été témoin de plusieurs violations, abus, de cas de viols, et des violences sexuelles basées sur le genre, dans ma communauté. A l’université j’ai été victime du harcèlement sexuel de la part d’un professeur. Il voulait avoir des rapports sexuels avec moi afin que j’obtienne mon diplôme de licence, j’étais en deuxième année. J’ai refusé, et j’ai dû reprendre ma dernière année », dit Passy Mabulama. 


C’est ce qui l'a motivée à travailler dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes.  

« Il faut que les femmes prennent conscience de leurs droits et qu’elles ne se sous-estiment pas. La femme congolaise est perçue comme une victime, surtout des violences sexuelles sur la scène internationale. Je travaille chaque jour pour changer cette image, et montrer qu’entend que femme, on n’est pas faible, ni victime, on doit mettre nos capacités en avant et la force que nous avons pour montrer au monde entier qu’on peut contribuer au développement », a affirmé Passy Mubalama. 


Pour sa part, Julienne Lusenge, directrice exécutive du Fonds pour les femmes congolaises (FFC), a présenté les défis auxquels les défenseurs des droits humains font face.

« Les défenseurs des droits de l’Homme qui atteignent le 3ème âge n’intéressent plus les bailleurs, elles sont abandonnées à leur triste sort ; il y a la famille dont il faut s’occuper et prendre soin, si on ne le fait pas, on est exposé au divorce et cela décourage les jeunes filles qui veulent s’engager dans l’activisme ; il y a les attaques dont nous sommes victimes, et les viols ; il y a les difficultés économiques » a-t-elle décrié.

Ce 10 décembre va marquer la fin des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre lancée le 25 Novembre dernier sous le thème mondial : « Orangez le monde : financez, intervenez, prévenez, collectez ! »


Thérèse Ntumba