La coordination urbaine de la société civile de Beni, se dit inquiète après l'évasion de plus de 1000 détenus ce mardi 20 octobre à la prison centrale de Beni-Kangbayi (Nord-Kivu). Sur ACTUALITÉ.CD, son président exprime sa crainte de voir ces évadés renforcer le rang des groupes armés actifs dans la région dont les combattants d'Allied Democratic Forces (ADF), auteurs des tueries des milliers de civils depuis six ans à Beni.
« C'est une désolation de la part de la société civile de voir plus de 1000 détenus être s’enfuir, nous craignons que la situation sécuritaire puisse s'empirer. Vous savez que parmi les détenus il y avait des présumés ADF, des présumés Mai-Mai mais également des présumés criminels. Donc, ces gens risquent d'aller renforcer le rang des ADF, des Mai-Mai pour que ces assaillants puissent continuer avec leurs sales besognes de tuer les gens. Mais également nous craignons que la ville soit aussi insécurisée par ces bandits-là, la criminalité risque encore de monter en flèche », Kizito Bin Hangi, président de la société civile de Beni.
Plus de 1000 détenus se sont évadés de la prison centrale de Kangbayi lors d'une attaque armée dirigée contre cette maison carcérale tôt le matin de ce mardi 20 octobre 2020. Des sources administratives et militaires qui confirment les faits attribuant l'attaque aux rebelles ougandais ADF dont les membres étaient détenus dans cette prison. Dans son intervention sur certaines radios locales ce matin, le maire intérimaire de Beni, Modeste Bakwanamaha, signale que les assaillants ont lancé deux attaques simultanées, l'une contre la prison, et l'autre contre une position de l'armée commise à la sécurité de la maison carcérale.
Cette évasion arrive pendant que la ville de Beni fait face à une montée des cas de criminalité. Plus loin de là, à l'ouest de la nationale numéro 4, il s'observe une répétition des tueries des civils par les ADF à Mamove et villages environnants.
Yassin Kombi