Tanganyika : la malnutrition et l’insécurité alimentaire affectent près de trois quarts de la population de Nyunzu 

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Selon le bureau de coordination des affaires humanitaire (OCHA), plusieurs cas de kwashiorkor – une forme grave de malnutrition due à une carence en protéines – ont été détectés chez les enfants en raison des mauvaises récoltes de haricots et de maïs, et il y a un risque que la malnutrition aiguë empire pour des raisons liées, entre autres, à l’insécurité limitant l’accès aux champs, aux mouvements de populations et à la consommation d’aliments peu nutritifs.

« Avec le choc qu’a connu le territoire lors des violences de 2020 et des années antérieures, l’état nutritionnel de la population s’est détérioré. Les personnes vulnérables ont également des difficultés pour accéder aux produits de première nécessité disponibles sur le marché faute de revenus suffisants. 39% des enfants dans le sud du territoire sont atteints de malnutrition. Parmi eux, 42% sont touchés sévèrement. Au nord, 28 pour cent des enfants sont touchés par la malnutrition. Sur ce total, 82% sont affectés par une malnutrition aiguë modérée et 18% par la malnutrition aiguë sévère. Selon les résultats de l’enquête approfondie sur la sécurité alimentaire en situation d’urgence (EFSA), conduite de mai à juin 2020, la prévalence de l’insécurité alimentaire globale reste élevée dans la majorité des territoires du Tanganyika et ceux du Haut-Katanga (Mitwaba et Pweto). L’insécurité et l’enclavement de certaines zones entre janvier et avril 2020 à Nyunzu seraient à la base de ce niveau élevé d’insécurité alimentaire », lit-on dans la note d’information de OCHA. 

D’après le document, la situation la plus préoccupante a été observée à Nyunzu où 74% des ménages sont concernés par l’insécurité alimentaire. L’analyse du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) couvrant la période allant de juillet 2020 à juin 2021 confirme les résultats de EFSA. Le territoire de Nyunzu est classé en phase d’urgence alimentaire par l’IPC à cause, entre autres, de l’insécurité liée aux conflits. Cette situation a limité la capacité des ménages d’assurer leur autosuffisance alimentaire et réduit leur capacité de production. En l’absence d’actions visant la restauration des moyens d’existence, la situation risque de se dégrader davantage avec un impact néfaste sur les conditions nutritionnelles des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes et allaitantes.

Thérèse Ntumba