Massacre de Lemera, 24 ans déjà : Des dizaines de malades abattus dans un hôpital,  certains par un coup de pistolet dans la bouche

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Le 6 octobre 1996, dans le village de Lemera, à 80 kilomètres au nord-ouest d'Uvira des « éléments armés banyamulenge/tutsi » ont tué 37 personnes dans un hôpital, parmi lesquelles deux membres du personnel médical, des civils et des militaires des FAZ en traitement à l’hôpital. Avant de quitter Lemera, les « éléments armés banyamulenge/tutsi » ont saccagé l’hôpital. Ces faits sont documentés dans le Rapport du Projet Mapping concernant les violations les plus graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises entre mars 1993 et juin 2003 sur le territoire de la République démocratique du Congo. 
D’après le même document, le 8 octobre, le Vice-Gouverneur du Sud-Kivu, Lwabanji Lwasi, avait donné aux Tutsi/Banyamulenge une semaine pour quitter définitivement la province sous peine d’être considérés et traités comme des éléments armés infiltrés. D’après le rapport mapping, le 10 octobre, le Rwanda, pour sa part, avait encouragé tous les adultes banyamulenge de sexe masculin à rester au Zaïre et à se battre pour le respect de leurs droits.

« Ce jour là, j’ai évacué un malade vers la ville, si je n’avais pas eu à le faire, je ne serais plus la pour témoigner aujourd'hui. A cette époque, malgré les tensions de plus en plus oppressantes autour de nous, je répétais constamment aux malades que dans mon hôpital, ils ne craignaient rien, que dans mon hôpital ils étaient en sécurité plus que dans n’importe quel autre endroit. Ils étaient sous ma responsabilité, mais quand je suis revenu… ils avaient tous été assassinés avec le personnel de l’Hôpital », témoignait Denis Mukwege.

 

Lemera