RDC: pour Human Rights Watch et Amnesty International, les autorités congolaises n’ont pas fait assez pour que les recommandations du Rapport Mapping soient appliquées

Les tombes des victimes de la guerre de six jours à Kisangani/Ph ACTUALITE.CD

Dix ans après, Human Rights Watch et Amnesty International affirment que les autorités de Kinshasa n’ont pas assez fait pour que les auteurs des crimes contenus dans la Rapport Mapping répondent de leurs actes.

Les deux organisations internationales de défense des droits de l’homme l’ont dit ce vendredi dans un communiqué conjoint.

« L’incapacité d’identifier et de mettre en place les mécanismes adéquats pour rendre justice et accorder réparation a laissé des milliers de victimes et leurs familles impuissants. Par conséquent, l’impunité généralisée continue de régner en RD Congo et dans la sous-région, contribuant ainsi à la récurrence des tueries et d’autres crimes graves. », », a déclaré Deprose Muchena, directeur du programme Afrique de l’Est et Afrique australe à Amnesty International.

Conçu et publié par le Haut-commissariat des Nations Unies au droits de l’homme en octobre 2010, le Rapport Mapping reprend livre de manière détaillée plus de 600 violations les plus graves des droits humains et du droit international en RDC sur une période allant de mars 1993 à juin 2003.

Human Rights Watch et Amnesty international invitent Félix Tshisekedi à lutter contre l’impunité pour que « les personnes responsables de violations des droits humains – par le passé comme de nos jours – puissent rendre compte.

« Dix ans plus tard, les autorités congolaises et leurs partenaires internationaux devraient prendre de véritables mesures pour renforcer le système judiciaire national et mettre en place un mécanisme internationalisé garantissant que justice soit rendue de manière crédible et indépendante pour les crimes faits passés et présents. », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal sur la RD Congo à Human Rights Watch.

Contexte

Le rapport de mapping de l'ONU a été élaboré par le Haut-commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et décrit les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire commises en République démocratique du Congo (RDC) entre mars 1993 et juin 2003. Il s'agit d'un document dense et détaillé, basé sur des recherches extensives et rigoureuses effectuées par une équipe d'une vingtaine de professionnels congolais et internationaux en matière de droits humains sur une période de 12 mois. Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations-Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. C'est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.