Rapport Mapping : les organisateurs de la marche à Bukavu invitent Tshisekedi à s'impliquer pour la publication des annexes contenant les noms des présumés auteurs des crimes 

Manifestation à Bukavu pour exiger la mise en application des recommandations du rapport mapping/Ph ACTUALITE.CD

Les organisations de la société civile ainsi que les habitants de la ville de Bukavu (Sud-Kivu) appellent le Président de la République Félix Tshisekedi à s'investir personnellement pour l'application du rapport Mapping. C’était à l’issue d’une marche organisée ce jeudi pour réclamer le suivi des recommandations du rapport Mapping, qui dévoile les différents crimes commis en RDC.

Dans un mémorandum adressé au Président de la République mais qui a été remis au gouverneur du Sud-Kivu, les manifestants ont notamment insisté sur la publication des annexes de ce rapport qui contient les noms des présumés auteurs des graves violations des droits de l'homme.

« Les acteurs de la société civile vous recommandent en tant que garant de la nation de vous investir pour que le conseil de sécurité rende public le plutôt possible les annexes du rapport Mapping contenant les noms des présumés auteurs des graves violations des droits de l'homme ; de vous impliquer au nom de la République démocratique du Congo et au nom de toutes les victimes pour la création et l'effectivité d'un tribunal pénal international pour le Congo au vu de la dimension régionale des conflits et à l'interne des chambres spécialisées mixtes au sein des juridictions ; d'amener d'autres  institutions de la République à s'investir pour la création d'un fonds pour les victimes de ces différents crimes et massacres », indique le mémorandum des manifestants.

Ce 1 octobre 2020, cela va faire dix ans que le rapport mapping a été publié. Ce rapport rédigé par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme (HCDH) répertorie les pires violations des Droits humains enregistrées en RDC entre janvier 1993 et juin 2003.

Le rapport examine 617 des incidents les plus graves survenus dans tout le Congo sur une période de 10 ans et fournit des détails sur des cas graves de massacres, de violence sexuelle et d'attaques contre des enfants, ainsi que d'autres exactions commises par une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères, des groupes rebelles et des forces du gouvernement congolais.

Ce rapport indique que les femmes et les enfants ont été les principales victimes de la plupart des actes de violence recensés l'équipe de Nations-Unies. Il indique que la majorité des crimes documentés peuvent être qualifiés des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre. C'est donc un rapport puissant de la gravité des crimes commis au Congo et de l'absence choquante de la justice pour établir les responsabilités, sanctionner les auteurs de ces crimes odieux et réparer les dommages subis par les victimes.

Justin Mwamba