RDC : 2,4 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire en Ituri suite aux violences 

Un village incendié par les miliciens à 10Km de Nizi, Djugu (Photo ACTUALITE.CD)

Les violences ont aggravé la situation sécuritaire dans la province de l’Ituri, au nord-est de la RDC. D’après le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), 2,4 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire en Ituri.

Dans une note d’information publié ce jeudi, OCHA souligne que la « situation est aggravée au sud de la province par les incursions d’hommes armés opérant à partir du Nord-Kivu et d’autres opérant dans le territoire de Mambasa. »

« Depuis janvier 2020, la crise sécuritaire a pris un nouveau tournant avec des actes récurrents de violence et des violations des droits humains de plus en plus atroces. Les civils continuent d’être tués, blessés, violés et contraints à se déplacer en abandonnant derrière eux leurs biens et moyens de subsistance. Les villages et les champs ne sont pas épargnés, ils sont pillés et/ou brûlés. », dit la note d’information.

Les diverses maladies endémiques couplées au coronavirus ont empiré la situation.

« En outre, la province de l’Ituri reste exposée à des épidémies endémiques telles que la rougeole, le paludisme, la peste auxquelles s’est aussi ajoutée la pandémie de COVID-19. Du fait de ces défis multiformes, la situation humanitaire s’est énormément dégradée dans les régions de Djugu, de Mahagi et d’Irumu depuis le début de cette année. Ainsi, le nombre de personnes ayant besoin d’assistance humanitaire en Ituri est estimée à plus de 2,4 millions, soit près d’une personne sur deux qui est affectée dans la province. », ajoute OCHA.

C’est depuis fin 2017 que l’Ituri est plongé dans les violences. La milice CODECO a intensifié des atrocités d’abord dans le territoire de Djugu où des centaines de personnes ont été tuées et des villages entiers incendiés ainsi que plus de 300 000 personnes contraintes au déplacement. Les violences se sont par après étendues dans les territoires de Mahagi et Irumu. Depuis janvier de cette année, des combattants de Forces démocratiques alliées (ADF) traqués au Nord-Kivu ont mené plusieurs attaques dans les territoires d’Irumu et de Mambasa (Ituri) tuant plus d’une centaine de civils.

Patrick MAKI