Ebola en RDC : l’inaccessibilité géographique de certaines zones de l’Equateur, grand défi pour l’équipe de riposte

Photo d'illustration/OMS

Dans une déclaration conjointe publiée ce mardi 15 septembre, les chefs de mission des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni et le Directeur de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), revenant de la province de l’Equateur où sévit l’épidémie d’Ebola, affirment que le plus grand défi dans la lutte contre cette épidémie reste l’inaccessibilité “géographique” de certaines zones touchées dans cette province. 

« Il existe des raisons de craindre que l'épidémie en Équateur puisse se propager davantage. Lors de notre visite, nous avons constaté que les principaux défis sur le terrain sont dus à l’inaccessibilité géographique de nombreuses zones de la région. Les longues distances rendent la communication et le transport extrêmement ardus. Les équipes d'experts ont du mal à partager des informations en temps réel ; les intervenants sanitaires sont limités dans leurs mouvements. Ces problèmes peuvent être surmontés et nous avons l'intention d’y concentrer nos efforts. À long terme, cette crise représente également une opportunité de renforcer non seulement la riposte Ebola, mais aussi le système de santé global de la RDC de manière durable… Comme l'a démontré la pandémie de COVID-19, dans les sociétés du monde entier les agents de santé de première ligne sacrifient énormément pour relever les immenses défis. Ils le font parce qu'ils sont déterminés à aider leurs communautés. Ces héros nationaux méritent de recevoir un salaire régulier à travers des processus de rémunération transparents, durables et fiables », disent-ils dans cette déclaration. 

Les chefs de mission à l’Equateur affirment avoir constaté le souci de la communauté à lutter contre la corruption qui empêche la bonne réponse à la maladie à virus Ebola, et appelle à la reconnaissance des efforts de tous, spécialement ceux des femmes. 

« Lors d'une visite au territoire de Bolomba, nous avons constaté que le peuple congolais en a assez des pratiques de corruption et exige une bonne gouvernance et une discipline fiscale nécessaires pour une réponse sanitaire efficace. Ce n'est qu'alors que la RDC pourra mettre en place le système de santé publique requis pour lutter contre les futures épidémies d'Ebola ou d'autres maladies. Nous devons également veiller à ce que personne ne soit oublié lors de cette riposte. Les femmes sont l'épine dorsale de la société congolaise et sont touchées de manière disproportionnée par Ebola. Elles prennent en charge des malades et subviennent aux besoins de leur famille. Toute réponse durable doit reconnaître le rôle de pivot communautaire que jouent les femmes et le fardeau disproportionné qu'elles portent. Elle doit également favoriser l’inclusion économique pour un développement communautaire durable qui tient pleinement compte des droits des femmes », ajoute la déclaration.

Depuis le début de l’épidémie déclarée le 01 Juin 2020 dans la province de l’Equateur, le cumul des cas est de 121, dont 115 confirmés et 6 probables. Au total, il y a eu 48 décès (42 confirmés et 6 probables) et 54 personnes guéries ou survivants de la MVE

Thérèse Ntumba