RDC : 10 morts et 77 guéris sur les 87 cas recensés de l’épidémie de la peste en Ituri

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Outre l’épidémie du coronavirus, la province de l’Ituri fait également face aux épidémies de la rougeole et celle de la peste. Selon le Chef de division provinciale de la santé dans cette province, Dr Tshulo Louis, interviewé par ACTUALITE.CD, au total 87 cas de la peste ont été recensés en Ituri pour 10 décès et 77 guéris.

Bien qu’aucune nouvelle contamination n’a été rapportée depuis maintenant trois semaines, M. Tshulo note que les activités communautaires continuent tout de même dans le but d’identifier les potentiels cas et contacts avant liée à la peste. Ce, avant de déclarer la fin de cette épidémie.

« Dans la province de l’Ituri, nous notifions quelques maladies à caractères épidémiologiques, à part le Covid-19, nous avons la peste, qui est notifiée dans trois zones de santé depuis le mois de juin passé, et nous avons notifié quelques cas de rougeole dans la zone de santé de Angumu. Avec la peste, sous sa forme bubonique, c’est la zone de santé de Rety, dans le territoire de Djugu qui est en tête avec 77 cas et 10 décès, dont 6 communautaires, et 4 dans la structure de santé. La zone de santé de Logo dans le territoire de Mahagi a notifié 4 cas et 0 décès, et la zone de santé d’Aru dans le territoire d’Aru a notifié 6 cas et 0 décès. Donc le cumul est de 87 cas, dont 10 décès, et tous les autres 77 sont guéris, mais nous attendons encore, comme nous avons intensifié les activités d’identification, et nous avons des tests rapides, d’ici 1 mois, nous allons voir si nous pouvons dire qu’effectivement la maladie est éradiquée dans notre province », a dit à ACTUALITE.CD, le chef de division provinciale de la santé en Ituri, Louis Tshulo.

La peste est une zoonose, c’est-à-dire, elle attaque d’abord les animaux avant de passer chez l’homme. C’est la puce qui pique, et provoque chez la personne un bubon qui est unilatéralement douloureux, mais qui peut aussi être accompagné de la fièvre ou des malaises.

« Avant qu’il ait des cas dans la communauté, on constate dans les villages qu’il y a des décès des rongeurs (souris ou rats), qui ne se justifient pas. Lorsque les rongeurs sont morts, les puces qui quittent les corps froids, pour chercher un corps chaud, et c’est en ce moment que ça peut passer à l’homme en provoquant le bubon, qui se fait accompagner de la fièvre et certains malaises, ça c’est pour la forme bubonique. Mais quand ça fait la mutation vers la forme pulmonaire, la transmission est interhumaine, quand quelqu’un touche, il peut aussi contaminer celui qui est devant lui et ça va vite, et c’est cette forme qui peut se compliquer à une forme septicémique (infection du sang), et là la mort est imminente. Mais si la maladie est identifiée bien avant, nous soumettons le patient sous Gentamicine à l’hôpital ou dans un Centre de Santé, et  les personnes contacts, nous les soumettons sous chimio prophylaxie (traitement préventif) », a ajouté le Docteur Louis Tshulo.

Pour le moment, la division provinciale de santé en Ituri a renforcé la capacité des prestataires et des relais communautaires qui continuent l’identification des cas, et vont également sensibiliser pour l’hygiène environnementale et des ménages avec ses partenaires qui contribuent dans l’approvisionnement en médicaments, et en produits de désinsectisation pour les activités communautaires et le désherbage dans les villages pour éliminer les rongeurs et les puces. 

« Mais l’activité la plus durable sera le changement de comportement, il  faut que les gens commencent à dormir sur un lit haut, qu’ils mettent les greniers dehors, pas mettre des vivres dans une case, où les rongeurs viendront en suivant les graines qui y sont conservés », a conclu le Dr. Louis Tshulo. 

Thérèse Ntumba