Covid-19 au SUd-Kivu : l’hôpital de Panzi explique son système de prise en charge des malades

Coronavirus

Dans une conférence de presse, ce mardi 9 juin à Bukavu, le Docteur Antoine Nfundiko, médecin Chef de staff de l’hôpital de Panzi, s’est exprimé sur la gestion de la maladie à coronavirus dans cette ville et principalement à l’hôpital de Panzi. 

Il est revenu notamment sur les rumeurs autour de faux diagnostic et le système de prise en charge au sein de cet hôpital. Pour lui, les agents de santé n’ont aucun intérêt à donner des faux diagnostics car c’est un danger qu’ils prennent et qu’ils font prendre à leurs familles.

« Nous n’avons pas intérêt à donner des faux diagnostics. Il faut que la population comprenne que nous-mêmes nous nous exposons quand nous venons ici pour soigner. C’est ici que tous les malades arrivent, c’est ici que le microbe circule. Nous prenons des risques et nous les faisons prendre également à nos familles. On ne va pas vous cacher, nous avons 3 ou 4 malades qui sont des agents de l’hôpital qui, heureusement ont été consultés tôt. Nous avions écrit une circulaire pour dire que même quand votre collègue tousse ou fait une fièvre vous devez les dénoncer. Ça nous a permis de faire quelques tests et les personnes ont été isolées pour ne pas contaminer les autres. Dans notre hôpital, le port de masque est obligatoire. Aucun agent ne s’y présente sans son masque », a expliqué le docteur Antoine Nfundiko.

Pour rassurer les malades qui souffrent d’autres pathologies et leurs familles, le médecin chef de staff de l’hôpital de Panzi a expliqué comment se passe la prise en charge dans son hôpital.

« Les malades graves que nous recevons dans les hôpitaux sont ceux qui viennent de la communauté. Le système n’a pas été respecté, la population s’automedique à la maison et quand il y a des difficultés respiratoires, c’est en ce moment là que les malades arrivent à l’hôpital. Une fois à l’hôpital, nous nous étions déjà préparés à ça, notre service d’urgence ne concerne plus que la médecine interne, les malades présentant les signes de la covid-19. Lorsque le diagnostic montre des problèmes pulmonaires, nous les envoyons dans un endroit spécifiquement prévu pour les prendre en charge. Cette salle, située à près de 500 mètres des autres salles de l’hôpital, dispose des équipements et médicaments qui ne vont pas dans une autre salle. À notre niveau, nous garantissons la sécurité des autres malades », a conclu le medecin chef de staff de l’hôpital de Panzi.

La province du Sud-Kivu est la troisième province la plus touchée par la pandémie du coronavirus avec 83 cas. L’hôpital de Panzi fait partie des principaux hôpitaux où sont accueillis les malades de la covid-19 dans la ville de Bukavu.