L’état d’urgence sanitaire prorogé jusqu’au 24 mai, contraint des nombreuses personnes au confinement. Pendant ce temps, les associations pro défense des droits des femmes exploitent les réseaux sociaux, applications et autres méthodes en vue de poursuivre leur lutte.
« Comme en période de conflits armés, nous avons dû adapter nos méthodes de travail. Avec cette pandémie qui a également frappé la RDC, nous avons mis en place des groupes WhatsApp pour communiquer avec nos bénéficiaires, avec les membres du staff ainsi que les membres du Fonds. Nous avons aussi des comptes Skype et des applications Zoom pour tenir nos réunions à distance, avec plusieurs personnes ” explique Julienne Lusenge, Directrice du Fonds pour les femmes congolaises (FFC).
Au cours de cette période de confinement, son organisme qui octroie un soutien financier et technique aux initiatives pilotées par les femmes en RDC poursuit ses activités tout en s'accommodant à ce nouveau contexte.
“ Les différents staffs (9) ont reçu des modems afin d’être connectés, envoyer des rapports et répondre aux mails ”, ajoute Julienne Lusenge.
Pour les organisations qui ne savent pas travailler avec l’outil informatique et l’internet, " Le FFC prévoit également une formation accélérée avec une équipe d’informaticiens".
La propagation du coronavirus et ses dommages collatéraux n’a pas empêcher le FFC à enregistrer les propositions, discuter de leur sélection et tenir des réunions.
Avant que l’état d’urgence ne soit déclaré en RDC, le FFC avait reçu un lot de proposition des projets des femmes pour un possible financement. Un comité a été instauré à travers les médias sociaux en vue d'examiner les projets retenus.
« Nous avons reçus environ 70 propositions des projets, réparties dans les 26 provinces de la RDC. Nous avons contacté nos experts de la société civile qui savent analyser les projets et qui maîtrisent le contexte de travail des femmes congolaises. Un comité de sélection composé de 5 membres travaille à distance sur les 58 initiatives qui ont répondu aux critères. Nous attendons un rapport final qui va nous permettre d’envoyer des fonds à ces organisations», confie Julienne Lusenge.
Actuellement, d’autres projets d’urgence de sensibilisation contre le covid 19 vont également être financés à Kinshasa.
« Nous allons accompagner les équipes qui vont circuler dans tous les quartiers pour sensibiliser sur les mesures barrières. Nous allons donner des moyens pour l’achat des masques et des vivres et autres besoins », a-t-elle renchéri.
En dehors du FFC, Julienne Lusenge est également Présidente du Conseil d’administration chez Solidarité Féminine pour la paix et le développement intégral (Sofepadi). Cette organisation offre des services directs aux survivantes des violences sexuelles SVS, à toutes les femmes dont les droits ont été bafoués.
Au niveau de Sofepadi, les activités se poursuivent également : «Il y a des cas qui nous parviennent directement à l’hôpital, dans nos postes à Beni, Oicha, Mahagi, Indokolo à l’Est de la RDC. En temps normal, nous enregistrons 35 cas par jours et les SVS sont les plus nombreux. Le nombre des femmes victimes a encore augmenté pendant ce temps de confinement à cause des conflits conjugaux et des violences domestiques ».
A Kinshasa, un numéro de téléphone pour assister les victimes a été mis en place.
“ Nous organisons les cliniques mobiles avec un nombre réduit des personnes. Nous orientons les personnes vers les soins selon les cas.Nous avons un bureau à Gombe et nous sommes en collaboration avec l’Union Européenne, bientôt un hôpital sera ouvert pour accueillir les victimes ”, a conclu Mme Lusenge.
Premier cas déclaré à Kinshasa, le 10 mars dernier, le cumul actuel est de 1242 cas positifs dont 50 décès et 157 guéris. 7 provinces touchées, 5 zones de santé à Kinshasa.
Prisca Lokale