RDC-Coronavirus: « On ne peut pas faire du copier-coller des stratégies occidentales », note le chef de la task force présidentielle

ACTUALITE.CD

L’écrivain ivoirien Gauz, dans une tribune largement partagée cette semaine, dénonçait les dirigeants africains qui selon son constat « ratent une belle occasion de faire preuve d’intelligence, d’originalité, d’indépendance, de fabriquer un discours subtil, d’imposer une nouvelle hygiène intellectuelle et sanitaire ». De son vrai nom, Armand Patrick Gbaka-Brédé, Gauz avait relevé « une politique vide du Covid, amateurisme de haut niveau ».

La même critique a été faite au début de l’épidémie en RDC. Aujourd’hui,

Roger Kamba, conseiller Spécial de Félix Tshisekedi en charge de la couverture universelle en matière de santé, et coordinateur de la Task force mise en place à la présidence de la République pour la gestion de COVID-19 en RDC, est revenu sur la question.

« On ne peut pas faire du copier-coller. On sait que dans les pays occidentaux le confinement total est très bénéfique parce que le taux de mortalité au-delà de 65 ans est le plus élevé. Nous, on a moins de 5 % des gens qui ont plus de 65 ans. Doit-on faire le confinement à l'occidental? Non. Parce que chez nous le virus pourrait interpeller les jeunes avec un taux de mortalité inférieur. Donc on pourrait développer plus rapidement l'immunité collective. On ne doit pas copier et coller ce qu'on a fait à hier », a t-il dit sur ACTUALITE.CD

L’autre argument et socio-économique. 

« Surtout que l'économie informelle ne doit pas nous permettre cela. On va faire un confinement sélectif, c'est-à-dire, là où on sent qu'il y a un foyer qui se développe, c'est là où on va confiner pour pouvoir détecter le virus aussi bien chez les personnes connues que leurs contacts. On ne peut laisser le virus circuler librement suite à la pyramide des âges. L’Angleterre a osé et vous connaissez la suite. Voilà pourquoi on avait refusé le confinement total de la ville de Kinshasa qui était du copier-coller. On avait vu que ça ne correspondait pas à nos réalités aussi bien socio-économiques que sanitaires », a t-il ajouté.

Dans tous les cas, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), note que la leçon la plus importante est que les communautés doivent être à la pointe de la stratégie de riposte.