Le 23 novembre 2019, le Président de la République a signé l’Ordonnance n° 19/082 portant fixation des rémunérations et autres avantages des membres du Cabinet du Président de la République. On constate, en examinant l’annexe à ladite ordonnance, que l’épouse du Chef de l’Etat dispose d’un Bureau personnel, composé d’un Directeur et d’un Directeur Adjoint qui ont respectivement rang de Ministre et de Ministre Délégué. Sujette à polémique dans tous les médias de la Ville de Kinshasa, d’aucuns se questionnent sur le rang et le statut de la Conjointe du Chef de l’Etat dont les subalternes ont rang de Ministre, alors que ni la Constitution ni aucune loi de la République ne lui reconnaît un titre officiel.
Dans son article intitulé « De l’épouse du Président de la République », Cyrille Schott, ancien Conseiller au Cabinet du Président François Mitterrand, écrit ce qui suit : « Le débat sur le statut de la femme du président de la République reflète l’évolution des mœurs de la société française. Naguère, un tel débat eût été difficile à envisager. Yvonne de Gaulle, Madame de Gaulle, faisait partie de l’image officielle du Général. On n’imaginait pas un voyage d’État ou une réception d’État sans sa présence aux côtés du grand’homme. On la savait discrète et porteuse des vertus traditionnelles de l’épouse d’un militaire, on l’imaginait cependant influencer certaines pensées du Général. Les Français la respectaient, même s’il leur arrivait de l’appeler familièrement « tante Yvonne », et ils n’hésitaient pas à lui écrire pour lui exposer leurs soucis ».
Désirant résoudre cette préoccupation importante relative au statut et aux revenus de la conjointe du Président de la République en France, le Président Emmanuel MACRON a rendu publique, le 21 août 2017, la Charte de transparence relative au statut de la conjointe du Chef de l’Etat. On y retrouve en prélude du corps du texte ce qui suit : « La conjointe du Président de la République exerce, en vertu tant de la tradition républicaine que de la pratique diplomatique, un rôle de représentation, de patronage et l’accompagnement du Chef de l’État dans ses missions. Aucun texte juridique ne codifie ce rôle ».
Quant aux moyens alloués, la Charte prévoit ce qui suit : « L’épouse du Chef de l’État ne bénéficie d’aucune rémunération à ce titre. Elle ne dispose pas de frais de représentation. Elle ne dispose d’aucun budget propre. Pour exercer ses missions, elle peut s’appuyer sur le cabinet du Président de la République. Deux conseillers du Président de la République sont spécifiquement mis à sa disposition : Un conseiller spécial qui assure la fonction de directeur du cabinet de Brigitte Macron, Un conseiller qui exerce la fonction de chef de cabinet ».
Se référant à ce texte d’Emmanuel Macron et, sans ignorer du tout l’important rôle que joue l’épouse du Président de la République aux côtés de celui-ci (comme d’ailleurs le rôle que jouent toutes les épouses dans nos foyers), il est impérieux que le Chef de l'Etat qui dispose de la Présidence comme administration personnelle placée sous son autorité directe pour le besoin de l’exercice de ses hautes fonctions, de prendre par ordonnance des mesures réglementaires déterminant le statut et encadrant les missions ainsi que les actions de Madame la Première Dame au sein de la Présidence de la République.
Grâces MUWAWA, DESK JUSTICE