Conséquences des violences à Beni : plus de 60 étudiants ressortissants de Beni vivant à Butembo n’ont pas soutenu leurs travaux scientifiques

ACTUALITE.CD

Plus de 60 étudiants ressortissants d’Oicha et environs (Beni), évoluant au sein  des institutions d’enseignement supérieur et universitaire de Butembo n’ont pas défendu leurs travaux scientifiques, l’année académique 2018-2019, faute des frais académiques. C’est l’Association d’élèves et étudiants ressortissants d’Oicha et environ (AEROE) qui révèle la situation à ACTUALITE.CD.

Prince Musavuli, leur président, révèle que ces étudiants n’ont pas su trouver les frais académiques, parce que leurs parents ont été obligés d'abandonner les champs suite à la guerre, alors que les champs constituent la principale source de revenue pour nombreux des habitants dans la région de Beni.

« Pour le moment, nous avons enregistré plus de 60 étudiants qui n’ont pas défendu leurs travaux scientifiques suite aux tueries de Beni. Vous savez, nous à Beni, on se fait scolariser par les produits des champs, notamment le cacao, la noix de palme. Aujourd’hui, suite à l’insécurité qui se passe dans notre région de Beni, nos parents ont abandonné nos champs, nous vivons un moment très difficile. Pour le moment, certains étudiants sont déçus, d’autres incontrôlés. C’est décevant, vous arrivez en G3 (troisième graduat), on vous dit que  vous n’allez pas défendre votre monographie parce que vous manquez les frais académiques, vous arrivez en sixième secondaire, on vous dit que vous n’allez pas présenter l’examen d’Etat faute de frais scolaires. C’est difficile », déplore Prince Musavuli.

Il signale que son association encadre, pour le moment à Butembo, plus de 600 élèves et étudiants ressortissants d’Oicha et environ pour la restauration de la paix et la sécurité dans la région de Beni, en vue de permettre à leurs parents d’exploiter de nouveau leurs champs, et ainsi sauver ces jeunes élèves et étudiants, espoir de demain.

« C’est vraiment urgent qu’on rétablisse la sécurité chez nous, pour qu’on sache fréquenter et exploiter nos champs. C’est vraiment urgent qu’on prenne ça au sérieux, parce qu’on risquerait de perdre la jeunesse, (et l’exposer) à s’enrôler au sein des milices. La jeunesse risque de se méconduire faute de l’éducation, étant donné que c’est l’éducation qui encadre », plaide Prince Musavuli.

Claude Sengenya