RDC : Controverse autour de la demande de poursuite en justice d’un ministre sans consulter le parlement

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Vital Kamerhe a annoncé le 11 mars dernier que le chef de l'État avait instruit le Premier ministre de suspendre le ministre des Affaires foncières, Lumeya Dhu Malegi, et de requérir le procureur général de la République pour l'ouverture d'une procédure judiciaire à charge de ce ministre.

"La décision de poursuite ainsi que la mise en accusation des membres du gouvernement sont votées à la majorité absolue des membres composant l'Assemblée nationale, suivant la procédure prévue par le règlement intérieur », brandissent les soutiens du ministre Lumeya citant l’alinéa 2 de l'article 166 de la constitution.

De son côté, le ministre incriminé s’est dit victime d’une cabale politique. Il affirme, dans une interview accordée à ACTUALITE.CD, qu’il n’a jamais été notifié d’une quelconque décision lui demandant de rapporter les arrêtés incriminés.

« Je suis victime d’une cabale politique. On me reproche d’être insubordonné. L’insubordination a une sanction administrative. Je ne vois pas pourquoi on veut me traduire en justice devant le Procureur Général près la Cour de cassation. Je crois que si ce n’était pas politique, ils devraient me laisser en liberté pour que je puisse faire valoir mes droits », a-t-il déclaré.

Pour rappel, le directeur de cabinet du président de la République a adressé  une correspondance au Premier ministre Bruno Tshibala pour la matérialisation de cette suspension.

« C’est une première action contre l’impunité. Nous ne pouvons pas comprendre que nous ayons tenu plusieurs réunions pour demander au ministre de rapporter ces arrêtés sur ce lotissement à des endroits interdits, sur l’expropriation des citoyens congolais et le ministre ne fait rien. C’est l’insubordination. Et quand le Premier ministre, à son tour, ne prend pas des décisions, le président de la République s’assume », a argumenté Kamerhe.

Stanis Bujakera Tshiamala