La femme entrepreneure Patricia Nzolantima se dit consternée par le comportement des banques congolaises qui refusent de soutenir les startups et l’entrepreneuriat féminin malgré la présentation des projets bancables. Dans une interview accordée à ATUALITE.CD l’initiatrice d’UbizCabs, la startup avec ces taxis de luxe dont les femmes seront des chauffeurs, estime que les établissements de finances du pays ne se mettent pas dans la logique de soutenir la classe moyenne à travers les micros, petites et moyennes entreprises et principalement les femmes.
«<i>Il y a un gros problème qui se passe dans notre pays en terme d’investissement des femmes et même d’entrepreneuriat de manière générale. Je ne peux pas comprendre que tout le monde puisse crier sur le genre et sur l’autonomisation de la femme alors qu’il y a aucune politique de financement qui est mis en place. L’autonomisation de la Femme ne va pas seulement passer à travers l’alphabétisation mais plutôt en se lançant dans l’entrepreneuriat. Même si la femme apprend à lire et à écrire, le gouvernement doit se positionner par rapport à cette question de l’autonomisation de la femme en mettant en place un modèle de financement cohérent. Les rigueurs qui existent au niveau des banques ne peuvent pas permettre le financement des startups. Pour trouver de l’argent il faut aller de gauche à droite ou encore vendre tous ses biens personnels. Et ça c’est inacceptable</i>», a dit Patricia Nzolantima.
Selon elle, seulement les étrangers croient à certains projets conçus par les Congolais pour le développement de la RDC.
«<i>Si vous avez un networking ou un réseau solide à l’étranger, ce sont ceux-là qui vont croire en vous. Mais ce n’est pas normal que ça soit plus des étrangers qui croient en nous que notre propre pays. Je ne peux pas imaginer que des véhicules achetés pour le transport en commun puissent être bloqués au port et les banques refusent de me donner un prêt pour dédouaner ces véhicules. Pourtant j’avais tous les livrets d’achat et même les documents de transport des véhicules. Elles auraient pu prendre même les documents de la voiture. J’étais vraiment scandalisée par le comportement des banques. Il faut dire qu’aujourd’hui le Congolais a peur d’investir. Nous devons apprendre à investir sur le long terme. Si vous regarder bien ce sont les étrangers qui investissent plus au Congo</i> », ajoute-t-elle.
Patricia Nzolantima affirme que ses véhicules destinés au transport en commun sont arrivés et ont passé plus de trois mois au port sans être dédouanés par manque de financements. Pour elle, les 15 voitures ont été exonérées jusqu’à 2 % grâce à l’intervention de l’ANAPI. Cent autres véhicules taxis de luxes arrivent d’ici le mois d’avril et seront distribués aux femmes au titre de crédit.
<b>Willy Akonda Lomanga / Desk Eco</b>