La Gecamines note trois faiblesses «fondamentales » dans le rapport du Centre Carter publié le 3 novembre 2017 intitulé «Affaire d’État, privatisation du secteur minier en République démocratique du Congo» qui accuse notamment la Gecamines de fonctionner en tant qu’état parallèle.
Dans un communiqué publié ce vendredi 24 novembre 2017, la Gecamines accuse le centre carter d’avoir fait «une exploitation approximative des chiffres et données statistiques ». Le communiqué ajoute que ce rapport tente de démontrer que des revenus de la Gécamines seraient incomplètement déclarés. La Gecamines remet aussi en cause les calculs avancés par le Centre Carter pour démontrer une disparition supposée de 750 millions USD, qui se basent sur les déclarations ITIE et les paiements déclarés publiquement par les entreprises partenaires.
La Gecamines déclare qu’elle travaille en toute transparence et rend compte à tout moment à son actionnaire unique. Ce dernier contrôle son action et il est dument représenté au sein des organes sociaux de la société et les audits sont effectués par les plus grands cabinets du monde.
«Les revenus des partenariats sur la période 2009-2014 s’élèvent à 1.294.346 USD soit près de 281 millions USD de revenus attribués à tort à la Gecamines. La contribution de la Gécamines au budget de l’État sur la période 2009-2014 s’élève à 372.122.443 USD, soit 28,5% des revenus de ses partenaires (100 fois plus que le chiffre annoncé dans le rapport et entre 2010 et 2014, Gécamines a investi au total 860.873.898 USD, notamment dans le rachat d’actifs stratégiques, la réalisation d’investissements directement productifs, ainsi que la certification de réserves de sorte à préparer ses projets futurs », affirme le Directeur Général Kamenga Tshimanga. Selon celui-ci «le conseil d’administrations a hérité, à son arrivée en novembre 2010 d’un arriéré de 51.29.957 USD. Cette somme a été apurée à 100%», précise la Gécamines qui rejette également les allégations de privilège exorbitant du droit commun qu’elle bénéficierait, ayant pour effet de distordre la concurrence entre les opérateurs».
Le Centre Carter a une vision idéologique qui appauvrit la RDC, d'après la Gécamines.
«Ce rapport expose la vision idéologique du Centre Carter quant à l’organisation du secteur minier dans un pays comme la RDC, en particulier, en recommandant à la Gécamines d’abandonner son statut de producteur pour se cantonner à celui de gestionnaire de portefeuille de participations minoritaires, au lieu de formuler des propositions dignes d’une politique industrielle ambitieuse. Le rapport ne dit pas que c’est une telle recommandation, formulée et mise en œuvre depuis près de 15 ans, a déjà conduit à l’appauvrissement de la RDC par la captation par des partenaires extérieurs des revenus tirés de l’exploitation de ses ressources minières», conclut la Gécamines.
Notez que dans son rapport publié le 3 novembre dernier, le centre carter avait aussi accusé la Gécamines de percevoir et dépenser des sommes d’argent importantes sans réel mécanisme de contrôle interne ou externe, de ne pas contribuer de façon notable au budget de l’état, ni à son propre redressement.
<strong>Stanys Bujakera Tshiamala</strong>