Les femmes de la province du Maniema se sont regroupées en filière pour mieux canaliser la production et la vente de leurs produits.
C’est ce qu’a déclaré à ACTUALITE.CD la présidente des femmes entrepreneures de la province du Maniema qui a participé à l’assemblée générale de la Commission des Femmes Entrepreneures (CNFE), tenue le mardi 16 mai dernier. Pour Mme Andelani Salama, il était important que les femmes entrepreneures s’unissent et travaillent ensemble pour booster leurs activités. Mme Salama s’est confiée à ACTUALITE.CD après ces assises.
<strong>Quelle est la particularité des actions menées par votre organisation au niveau de la province du Maniema ?</strong>
« Tout d’abord, chez nous au Maniema, dans la plupart des entreprises privées et autres, les femmes ne participaient pas aux instances de prise de décisions. Nous avons en premier lieu lutté pour qu’elles puissent occuper des postes de responsabilité. Et trois femmes dirigent des PME avec de bons rendements. La particularité, c’est aussi que nous avons réussi les femmes en filière parce que nous avons compris que travailler de façon dispersée ne faisait pas avancer les femmes. Alors nous avons décidé de les mettre en filière par rapport à ce qu’elles font comme travail. Et là nous avons des femmes qui sont dans le commerce général, les services et dans l’agriculture ».
<strong>Et comment se fait concrètement cette collaboration ?</strong>
« Dans la filière agriculture, par exemple, nous avons des femmes productrices et des femmes qui font de la transformation. Nous avons tout fait pour que les femmes qui produisent travaillent en collaboration avec les femmes qui transforment et qui font aussi la commercialisation des produits. Notre objectif était que les unes et les autres puissent s’entraider. Concrètement, cela veut dire que les femmes qui produisent vendent leurs productions auprès de celles qui font la transformation. Et, du coup, nous avons enregistré des résultats tout à fait positifs sur le terrain. Vous savez que quand un producteur a déjà un acheteur au préalable, cela lui donne des assurances et la volonté de produire plus. Actuellement tout est presque canalisé, le transport plus ou moins assuré, vraiment le résultat est plus que satisfaisant. Ces femmes productrices commencent actuellement à subvenir à leurs besoins familiaux contrairement au passé, c’est-à-dire la scolarisation de leurs enfants, les soins de santé, etc. ».
<strong>Et que demandez-vous aux autorités nationales et provinciales ?</strong>
« Vous savez que, jusque-là, nous sommes encore dans la ville de Kindu et ses environs justement à cause du mauvais état de nos routes qui sont pour la plupart en état de délabrement très avancé. Nous avons des difficultés pour atteindre les femmes des autres villes de la province. C’est ainsi que nous demandons aux autorités tant au niveau national que provincial d’intervenir pour désenclaver la province. Le fait de manquer de routes de desserte agricole enclave la province. La réhabilitation des routes provinciales va aussi nous permettre de faire des échanges commerciaux avec les provinces voisines, voire toutes les provinces du pays. Nous n’avons pas d’unités de transformation qui peuvent permettre aux femmes de donner une valeur ajoutée à leurs produits. Les autorités devraient nous aider également à obtenir des unités de transformations ».
<strong>Willy Akonda Lomanga / Desk Eco</strong>