Des chercheurs américains demandent aux bailleurs de fonds d’intensifier les sanctions contre les responsables des violences

<strong>Le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), </strong>projet de recherche basé au Centre de coopération internationale de l’Université de New York a publié, le vendredi 5 aout 2016,<a href="http://congoresearchgroup.org/wp-content/uploads/2016/08/GEC-Elections-…; un rapport intitulé "Congo: Une bataille électorale périlleuse."</a> Le GEC accuse le gouvernement d’être responsable de <em>« nombreux retards artificiels dans le processus électoral, qui ont rendu impossible le respect de la constitution et la tenue d’élections équitables et transparentes avant la fin de l’année.</em> »

Pour décrisper la situation le GEC formule plusieurs recommandations. Il demande notamment aux bailleurs de fonds <em>« d’intensifier les sanctions contre les responsables congolais directement impliqués dans la répression et la violence. ». </em>

A l’intention des autorités congolaises, le GEC demande de déclarer clairement que <strong>Joseph Kabila</strong> « <em>ne sera pas candidat aux prochaines élections, et que l’article 220 de la constitution ne sera pas révisé. »</em>

Le GEC pense déjà à l’après <strong>Edem Kodjo</strong>. Il demande à l’Union africaine de <em>« trouver urgemment un compromis entre le gouvernement congolais et l’opposition sur la désignation du facilitateur du dialogue »</em>

Vous pouvez découvrir ces recommandations ici:<strong>
</strong>

<em>Au gouvernement de la République démocratique du Congo :</em>
<ul>
<li>Déclarer clairement que Joseph Kabila ne sera pas candidat aux prochaines élections, et que l’article 220 de la constitution ne sera pas révisé</li>
<li>Fournir les moyens nécessaires pour que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) puisse organiser les élections à la date prévue et de façon transparente</li>
<li>Garantir la liberté de rassemblement et d’expression des citoyens, y compris par le biais de manifestations</li>
<li>Libérer les prisonniers politiques</li>
<li>Nommer de nouveaux membres au sein de la CENI pour garantir la représentativité de l’opposition</li>
<li>Publier conjointement avec l’opposition et la société civile un agenda et une liste restreinte des invités au dialogue politique, ainsi que des termes de référence clairs pour la facilitation</li>
<li>Signer un code de bonne conduite pour le processus électoral</li>
<li>Restructurer le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) et renforcer la Commission nationale des droits humains (CNDH)</li>
<li>Donner priorité aux élections présidentielles et législatives nationales dans le calendrier électoral</li>
</ul>
<em>À l’opposition politique :</em>
<ul>
<li>Déclarer sa volonté de participer à un dialogue avec le gouvernement sur le processus électoral</li>
<li>Signer un code de bonne conduite pour le processus électoral</li>
</ul>
<em>Aux bailleurs de fonds :</em>
<ul>
<li>Intensifier les sanctions contre les responsables congolais directement impliqués dans la répression et la violence</li>
<li>Communiquer formellement sur les éventuelles conséquences si jamais, au-delà du 19 décembre 2016, aucun dialogue crédible n’était entamé ; ceci devrait inclure la suspension de la formation militaire aux FARDC par les partenaires bilatéraux</li>
</ul>
<ul>
<li>En cas d’accord entre le gouvernement et l’opposition sur le processus électoral, fournir une aide logistique et financière pour mettre en place ce processus, ainsi qu’une aide économique pour soutenir le cadre macroéconomique du pays</li>
<li>Envoyer dès que possible des missions d’observation pré-électorales et aider à mettre en place des systèmes parallèles pour compter les votes</li>
<li>Financer des sondages publics au niveau national afin d’informer les candidats sur les grandes tendances de l’opinion et leur fournir des données de référence permettant d’évaluer les enjeux</li>
</ul>
<ul>
<li>Renforcer la capacité des missions nationales d’observation des élections</li>
</ul>
<em>À l’Union africaine :</em>
<ul>
<li>Trouver urgemment un compromis entre le gouvernement congolais et l’opposition sur la désignation du facilitateur du dialogue</li>
<li>Définir les conditions et termes de références clairs pour la facilitation du dialogue entre l’opposition et le gouvernement</li>
<li>Insister sur le respect de la constitution, mais aussi sur des principes importants relatifs à la démocratie, aux élections et à l’État de droit, érigés en valeurs absolues par les textes fondamentaux de l’Union africaine, plus particulièrement par son Acte constitutif, la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples, ainsi que par celle de la démocratie, des élections et de la gouvernance</li>
</ul>
<em>À la MONUSCO :</em>
<ul>
<li>Renforcer son personnel électoral et insister sur la publication régulière de rapports techniques ainsi que sur les droits humains liés au processus électoral</li>
<li>Communiquer formellement sur les éventuelles conséquences si jamais, au-delà du 19 décembre 2016, aucun dialogue crédible n’était entamé ; ceci devrait inclure l’arrêt de la coopération militaire entre la MONUSCO et les FARDC</li>
<li>Développer des plans de réaction et des règles d’engagement en cas de violence électorale.</li>
</ul>