Après le coup de gueule de la CENCO, l’opposant en exil, Moïse Katumbi, a levé le ton contre le massacre d’au moins 43 personnes le weekend dernier à Komanda, (erritoire de Bunia), où des assaillants ADF ont fait l’irruption dans la paroisse Bienheureuse-Anuarite, tuant et blessant des civils dont des fidèles de l’église, moyennant des armes blanches.
Sur X, ce lundi, le président du parti politique Ensemble pour la République fustige le bain de sang à outrance et l’indifférence de Kinshasa. Pour lui, ce nouveau massacre met à nu l’absence totale de l’Etat dans les zones encore sous son contrôle dans l’est de la RDC.
« Le sang a trop coulé dans l’indifférence totale du régime de Kinshasa. Cet état de chose n'a-t-il pas été déploré par les autorités provinciales de l'Ituri il y a peu? Il est temps de mettre fin aux atrocités et de rétablir l’autorité de l’Etat dans cette partie de la République... Ces massacres révèlent, une fois de plus, l'absence totale du pouvoir de Kinshasa dans l'espace sous son contrôle, notamment dans la partie orientale de la République », s’inquiète Katumbi.
Par ailleurs, l’ancien gouverneur du grand Katanga fustige l’inoffensivité de Kinshasa face à la désolation que plusieurs groupes armés qui pullulent en Ituri continuent de semer, critiquant les autorités « qui sont uniquement préoccupées par leur maintien au pouvoir pour des fins illicites et égoïstes ».
Dans un communiqué, la CENCO a fustigé un massacre odieux et ignoble, remettant en cause la responsabilité des autorités sécuritaires à identifier les assaillants à la base de la désolation dans une province sous état de siège, et où l’opération militaire conjointe « shujaa » entre l’armée congolaise et l’UPDF de l’Ouganda. Il exige également que les ADF soient qualifiés dorénavant comme une association terroriste à la base des tueries dans l’est de la RDC, insiste que cette problématique soit inclue dans son initiative.
Cette attaque intervient alors que les Forces armées de la République Démocratique du Congo et l'armée Ougandaise mettent en exécution l'opération militaire conjointe Shujaa contre ces islamistes ADF. Ces massacres viennent une nouvelle fois de relancer le débat sur l'efficacité de cette opération initiée dans l'Est de de la RDC depuis maintenant près 4 ans.
Selon le dernier rapport du groupe d'experts des Nations-Unies, malgré son succès relatif dans l'élimination des dirigeants et des combattants des ADF, l'opération conjointe FARDC-UPDF Shujaa n'a pas permis de mettre un terme aux violences des ADF contre les civils dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Selon les experts de l'ONU, le déploiement supplémentaire des UPDF dans le sud du territoire de Lubero n'a pas ciblé les cellules ADF très actives dans le nord-ouest de Lubero. Profitant de la réduction de la présence des FARDC et concentrées sur l'escalade du conflit AFC/M23, les ADF ont poursuivi leurs opérations dans l'est du territoire de Beni, le nord-ouest du Lubero et dans le territoire d'Irumu.
Samyr LUKOMBO