C'est un total de 30 détenus de la prison centrale de Kakwangura, dans la ville de Butembo, qui ont été libérés ce mercredi 24 décembre. L’opération a été conduite sous la supervision du nouvel auditeur de l’auditorat militaire de garnison de Butembo, le capitaine Hubert Kabandani.
Cette décision vise deux objectifs principaux : le désengorgement de la prison et la disponibilité de certains militaires afin de contribuer au renforcement de la sécurité. Selon le capitaine Hubert Kabandani, parmi les bénéficiaires figurent 14 civils, dont trois femmes, parmi lesquelles une accompagnée de son nourrisson, ainsi que 16 militaires. La plupart des détenus libérés étaient poursuivis pour des faits bénins.
“L’action que nous venons de mener aujourd’hui s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement visant le désengorgement des prisons en RDC. C’est dans cette logique que l’autorité provinciale a insisté pour que nous puissions agir concrètement, en procédant à la libération de certains prévenus, notamment ceux poursuivis pour des infractions mineures. C’est dans ce contexte que nous avons réalisé cette activité aujourd’hui nous venons de libérer pratiquement les détenus”, a-t-il déclaré.
L’opération s’inscrit dans le cadre de la politique nationale de désengorgement des prisons menée par le gouvernement congolais. À ce sujet, le magistrat militaire a précisé que le gouverneur de la province du Nord-Kivu a insisté pour que la province s’aligne sur cette vision nationale visant à réduire la surpopulation carcérale à travers le pays.
Présent lors de cette activité, le président de la société civile de Butembo, le révérend pasteur Mathe Saanane, a salué cette initiative, rappelant que la prison de Kakwangura est régulièrement confrontée à une forte surpopulation, aggravée par la lenteur dans le traitement des dossiers judiciaires. Il a également été annoncé que ce type d’opération devrait se poursuivre, avec une nouvelle descente prévue dans les prochains jours.
"Aujourd'hui nous venons d’être témoins de la libération de 30 prisonniers, dont 16 militaires et 14 civils. C’est un grand pas. S’il agit ainsi régulièrement, je crois que la prison ne sera plus encombrée. Cela permettra d’avoir de l’espace et une meilleure aération pour ceux qui y restent.Nous adressons nos vifs remerciements et félicitations à ceux qui viennent d’être libérés", confie le président de la société civile.
Pour rappel, vingt-cinq détenus avaient recouvré la liberté au mois de mai dernier à la prison urbaine de Kakwangura à Butembo, à la suite de la mise en œuvre de l’ordonnance présidentielle portant mesure de grâce collective. Cette mesure avait concerné 17 condamnés relevant de la juridiction militaire et 8 de la juridiction civile, dont deux femmes.
Construite pour accueillir 200 personnes, la prison centrale de Kakwangura héberge actuellement près de 1 366 détenus, soit plus de six fois sa capacité initiale. Cette situation est dénoncée depuis plusieurs mois par les organisations de défense des droits humains, qui appellent à des mesures concrètes pour réduire la surpopulation carcérale dans la ville de Butembo.
Josué Mutanava, à Goma
