Ouverture ce jeudi au chapiteau de l’Hôtel Pullman à Kinshasa, d’un atelier national de validation du plan de travail stratégique pour lever les goulots d’étranglement du secteur du cuir en RDC.
Organisé par le ministère de l’Entrepreneuriat et Développement des PME, en collaboration avec la SADC et la Coopération allemande, cet atelier vise à doter le pays d’un cadre opérationnel permettant de structurer, renforcer et industrialiser la chaîne de valeur du cuir, un domaine à forte capacité d’exportation et générateur d’emplois.

Dans son mot debienvenue, Michel Lomange, représentant du secteur privé congolais, a souligné l’urgence d’agir pour rendre le pays compétitif sur le marché régional.
“Chaque année, plus de 100 millions de dollars échappent au trésor public à cause de l’importation des matières premières. Cet atelier est une réponse concrète pour que nous devenions enfin compétitifs,” a-t-il déclaré, appelant à une mobilisation commune pour surmonter les obstacles qui étouffent la chaîne de valeur du cuir en République démocratique du Congo.
Pour lui, l’entrepreneuriat doit redevenir le moteur d’une industrialisation congolaise souveraine, et la filière cuir constitue un terrain stratégique pour concrétiser cette ambition.
Le représentant de la SADC, Kalisha Taleva, en charge de la chaîne de valeur du cuir, a rappelé que l’objectif régional reste celui de
moderniser, standardiser et développer une industrie du cuir pleinement intégrée.
Il a salué l’engagement de la RDC à s’inscrire dans cette dynamique continentale, en valorisant son important cheptel et en s’attaquant aux défis structurels qui freinent la transformation locale.
Ouvrant officiellement les travaux au nom du ministre Justin Kalumba, Stéphanie Mwabilu Mpemba, l’adjointe au directeur de cabinet, a rappelé l’importance stratégique d’un secteur encore largement sous-exploité.
“La filière cuir, bien qu’encore sous-développée en RDC, reste un potentiel considérable en termes de création d’emplois, de valeur ajoutée locale et d’opportunités d’exportation. Cet atelier revêt une importance particulière, car il s'inscrit dans la vision du Gouvernement visant à structurer, moderniser et rendre compétitive nos filières productives, au bénéfice des entrepreneurs, des artisans, des transformateurs, mais aussi de l’économie nationale dans son ensemble”, a-t-elle affirmé.
Elle a insisté sur la volonté du gouvernement de structurer un écosystème solide, depuis l’élevage jusqu’à la transformation industrielle.
Très attendu, le ministre de l’Entrepreneuriat et développementdesPME, Justin Kalumba, a livré un message dense, articulé autour de trois axes majeurs. D'abord, il a adressé ses remerciements et engagement politique.
“Merci aux partenaires et participants qui croient en la vision du Chef de l’État. Ensemble, nous allons domestiquer cette chaîne d’approvisionnement du cuir", a-t-il lancé.
Justin Kalumba a poursuivi pour dire que le cuir, est un produit stratégique en amont et en aval.
Le ministre a expliqué que le développement de la filière cuir exige une vision intégrée Premièrement en amont, il faut passer par la quantification du cheptel, organisation de l’abattage, structuration des ressources. Puis en aval, création d’industries solides et compétitives. Il a regretté la disparition d'anciennes marques de référence comme "Bata".
“Nous ne pouvons pas accepter que des marques comme Bata disparaissent. Nous devons réindustrialiser”, a-t-il souligné.
Il a fini pour donner unee stratégie concrète, pas théorique. Le patron de l’Entrepreneuriat et développement des PME en RDC a appelé les experts à formuler une recommandation centrale capable d’entraîner tout le secteur.
“Nous ne devons pas rester dans la théorie. Passons à la pratique. Mon objectif est clair, il faut installer une industrie du cuir dans la Zone Économique Spéciale. Et nous allons monter en puissance, progressivement, car même le plus long voyage commence par un premier pas”, a fait savoir Justin Kalumba.
Le ministre a clôturé son intervention en souhaitant plein succès aux travaux, avant de visiter une exposition d’articles en cuir réalisés par des délégations venues de plusieurs pays et provinces de la RDC.
La suite des travaux s’est déroulée en commissions techniques thématiques. Ces groupes devront soumettre un plan stratégique final, qui sera validé par les autorités pour permettre le lancement effectif d’une chaîne d’approvisionnement du cuir intégrée et opérationnelle en République démocratique du Congo.