La situation sécuritaire dans l'Est de la RDC caractérisée par des affrontements à répétition entre les rebelles de l'AFC/M23 et les forces gouvernementales appuyées par les wazalendo est à l'origine de déplacement massif de la population dans plusieurs zones.
Dans les zones de santé de Kibua et Pinga (territoire de Walikale) au Nord-Kivu, 4 616 ménages de déplacés et des retournés vivent dans des conditions humanitaires difficiles. Il s'agit des aires de santé de Machumbi à Kashebere et Kibati dans la zone de santé de Kibua et Buleusa dans la zone de santé de Pinga.
Ces ménages manquent de tout depuis leur arrivée dans ces zones. Les déplacés par exemple ne savent pas trouver à manger. Les retournés ont trouvé leurs biens emportés.
Selon les rapports des enquêtes réalisées par les 8 organisations humanitaires (Waza and Act, FNH-RDC, MEDES, ARDA, AVSD, Bâtissons Ensemble, SONAHU et GRAM) dans cette partie du territoire de Walikale, plus précisément dans les aires de santé de Machumbi, notamment à Kibati et Kashebere dans la zone de santé de Kibua et dans l'aire de santé de Buleusa, Kanune et Kateku en zone de santé de Pinga, sous le lead de MEDAIR, la présence de 11 296 personnes déplacées regroupées dans 1 412 ménages et de 19 928 personnes retournées regroupées dans 2 491 ménages demeure un casse-tête pour ces organisations humanitaires qui n'ont pas de financement.
Ces personnes présentent des besoins urgents d’assistance en sécurité alimentaire, santé, nutrition, protection, éducation et abris.
Dans les aires de santé de Buleusa, Kanune et Kateku, l'on note la présence de 18 835 personnes déplacées et 921 personnes retournées, dont les besoins urgents sont en vivres et moyens des substances, santé et en eau, hygiène et assainissement.
Des interventions sont néanmoins en cours dans la zone en santé de Buleusa en nutrition avec l'ONG PPSS en collaboration avec UNICEF à travers le PRONANUT.
Au sujet de l'accessibilité, les zones de santé évaluées à Kibua et Pinga sont accessibles physiquement d’après le rapport sur la zone, mais du côté de Pinga, la situation sécuritaire encore volatile avec l'activisme de groupes armés, complique dans une certaine mesure l’accès humanitaire.
Un monitoring du contexte sécuritaire est nécessaire préalablement à un mouvement pour la réponse humanitaire aux besoins des déplacés et retournés cantonnés dans la région.
Ces organisations recommandent une mobilisation d’acteurs humanitaires ayant les capacités pour assurer une réponse d’urgence dans les secteurs prioritaires relevés par le rapport d'enquête publié par ces huit organisations non gouvernementales.