Assemblée nationale : les députés Théophile Basoshi et Sosthène Maombi déposent une proposition de loi sur les terres rares et métaux stratégiques

Photo d'illustration
Photo d'illustration

Les députés nationaux Théophile Basoshi et Sosthène Maombi ont déposé, vendredi 28 novembre, au Bureau de l’Assemblée nationale, une proposition de loi consacrée aux terres rares et substances minérales stratégiques en République démocratique du Congo. Un texte qui vise à doter le pays d’un cadre juridique moderne, à la hauteur des enjeux économiques et géopolitiques liés à ces ressources devenues essentielles à l’échelle mondiale.

« Nous ne pouvons plus rester spectateurs »

Lors du dépôt, le député Théophile Basoshi a rappelé le caractère incontournable de ces minerais dans les technologies de pointe :

« Les métaux stratégiques sont aujourd’hui au cœur des grandes transformations technologiques. Nous ne pouvons plus rester spectateurs pendant que le monde se bat pour sécuriser ces ressources. »

Selon lui, la RDC dispose d’un potentiel immense mais encore très largement sous-exploité, car de nombreux gisements restent méconnus ou insuffisamment valorisés. Il estime par ailleurs que la mise en lumière de ces ressources pourrait contribuer à une stabilité durable, dans un pays qu’il accuse d’être victime d’une « agression économique » du Rwanda.

Un texte qui se veut une affirmation de souveraineté

La proposition de loi apporte plusieurs innovations, parmi lesquelles :

• l’identification et la cartographie systématique des gisements ;

• le renforcement du contrôle de la chaîne de production ;

• l’obligation d’effectuer les analyses d’échantillons sur le sol congolais.

Pour ses auteurs, ces mesures constituent un véritable acte de souveraineté économique.

« Nous devons garantir que la valeur ajoutée de ces ressources reste en RDC. Les analyses, l’expertise et la transformation doivent se faire ici, et non à l’étranger », a insisté Sosthène Maombi, qui appelle à un sursaut collectif pour protéger les générations futures et intégrer davantage le pays aux chaînes de valeur internationales.

Un appel au consensus parlementaire

Dans un contexte de demande mondiale croissante — moteurs électriques, batteries, technologies militaires ou encore équipements électroniques — les deux députés invitent leurs collègues à s’approprier la démarche :

« Ce combat dépasse nos personnes : il concerne l’avenir économique de la Nation », ont-ils rappelé.

Une initiative déjà saluée d’autres députés

Présent lors du dépôt du texte, le député Frédéric Batandi a salué une initiative « particulièrement stratégique » pour la République.

« Nous avons eu une très belle impression devant le travail accompli », a-t-il déclaré, rappelant avoir participé aux réflexions initiales.

« À l’étape embryonnaire, nous avions échangé des idées. Je leur avais recommandé d’approfondir leurs recherches. Aujourd’hui, le résultat est à la hauteur, et il était normal de les accompagner. »

Il a par ailleurs assuré de son soutien pour la suite du processus parlementaire, tant en plénière qu’en commissions :

« Nous devons doter la République d’une loi d’une telle importance pour valoriser nos ressources naturelles. »

Un tournant pour la souveraineté minière congolaise ?

En déposant cette proposition, les députés Basoshi et Maombi entendent combler un vide juridique majeur et repositionner la RDC comme un acteur incontournable de l’économie des métaux stratégiques. Si le texte est adopté, il pourrait devenir l’un des outils législatifs les plus déterminants de la prochaine décennie, en permettant au pays de protéger, valoriser et maîtriser ses ressources les plus convoitées.

Une étape supplémentaire dans la reconquête de la souveraineté minière congolaise.