La Première ministre de la République démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, a présidé, le samedi 8 novembre 2025, à Kinshasa, la cérémonie d’ouverture de la 19ᵉ réunion ordinaire des ministres de la Défense de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). Cette rencontre a réuni les ministres de la Défense, les chefs d’état-major des forces armées ainsi que les chefs des services de renseignement des États membres, afin de débattre des principales priorités régionales en matière de sécurité.
Cette réunion s’inscrit dans une série d’échanges d’experts et de sessions ministérielles préparatoires au 9ᵉ Sommet des chefs d’État et de gouvernement, prévu le 15 novembre 2025, sous le thème :« Consolider la paix et la sécurité pour le développement durable dans la région des Grands Lacs. ». À l’issue de ces assises, la République démocratique du Congo prendra la présidence tournante de la CIRGL, succédant ainsi à l’Angola.
Dans son allocution, l’ambassadeur João Samuel Caolo, secrétaire exécutif de la CIRGL, a dressé un tableau préoccupant de la situation sécuritaire et humanitaire dans la région. Il a notamment évoqué les combats intenses dans le nord de la RDC, responsables de déplacements massifs de populations et d’un accès humanitaire limité.
Au Soudan, les attaques de la Force de soutien rapide aggravent les crises en cours, tandis qu’au Soudan du Sud, les progrès réalisés demeurent fragiles et menacés par des violences localisées. M. Caolo a ainsi souligné la nécessité d’une action coordonnée, visant à « éviter l’escalade, protéger les citoyens et renforcer la stabilité dans la région. »
Prenant la parole, le Vice-Premier ministre, ministre de la Défense nationale, Guy Kabombo, a insisté sur l’importance d’une coopération militaire renforcée et d’une solidarité agissante face aux défis sécuritaires communs.
"Cette rencontre illustre notre engagement collectif à poursuivre la consolidation de la paix, de la sécurité et de la coopération régionale, piliers essentiels à la stabilité de notre sous-région des Grands Lacs.Les défis sécuritaires, notamment le terrorisme, l’activisme des groupes armés, la prolifération des armes ou encore les menaces transfrontalières, exigent de nous une solidarité agissante et une coopération militaire renforcée", a déclaré le ministre congolais de la Défense.
Il a également réaffirmé la position de la RDC en faveur d’une réponse concertée et coordonnée, respectueuse de la souveraineté des États.
"La République démocratique du Congo reste convaincue que seule une réponse concertée, fondée sur la confiance mutuelle et le respect de la souveraineté de chaque État, permettra de relever durablement ces défis. En ma qualité de ministre de la Défense nationale, je me réjouis de voir nos forces et institutions unies autour d’une même ambition : bâtir une région des Grands Lacs pacifique, stable et prospère, propice au développement durable de nos pays et au bien-être de nos peuples"a-t-il ajouté.
Le ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants de l’Angola, le général João Ernesto Dos Santos, a salué les efforts déployés par son pays durant son mandat à la tête du Comité des ministres de la Défense.
Il a mis en exergue le rôle crucial des mécanismes techniques régionaux, tels que le Mécanisme conjoint de vérification, dans la consolidation de la confiance et de la transparence entre les États membres.
"La paix n’est pas seulement l’absence de conflits armés, mais aussi la garantie des droits humains, de la justice sociale et du développement durable", a-t-il souligné.
Les travaux se sont poursuivis à huis clos, autour de l’examen des rapports issus des réunions préparatoires des chefs d’état-major et des services de renseignement. Ces discussions visent à transformer les recommandations techniques en décisions politiques fortes, capables de guider une action collective en matière de sécurité et de gestion humanitaire dans la région des Grands Lacs. La réunion s’est conclue par un compte rendu unifié de la situation sécuritaire et l’adoption de recommandations pratiques destinées à prévenir toute nouvelle escalade et à renforcer la gestion des crises, notamment en RDC et au Soudan.
La tenue de cette 19ᵉ réunion ministérielle à Kinshasa, suivie prochainement du Sommet des chefs d’État, met en lumière le rôle central de la République démocratique du Congo dans la diplomatie régionale. Son engagement actif et son leadership au sein de la CIRGL apparaissent comme des conditions essentielles à la réussite des initiatives de paix et de sécurité collective.
Créée pour promouvoir la paix, la stabilité et le développement dans une région longtemps marquée par les conflits, la CIRGL compte 12 États membres.
Clément MUAMBA