Inondations répétitives à Kinshasa : "Quiconque a construit sur un collecteur ou une conduite d’eau, nous allons casser, nous allons appliquer la loi et la loi est imposable à tous" (John Banza Lunda)

© ACTUALITE.CD - Dégâts matériels et humains après les pluies torrentielles à Kinshasa, avril 2025. Transport urbain perturbé.
© ACTUALITE.CD - Dégâts matériels et humains après les pluies torrentielles à Kinshasa, avril 2025.

À chaque pluie qui s’abat sur la ville-province de Kinshasa, la capitale se transforme en une cité méconnaissable, les maisons sont submergées et même certains édifices publics emblématiques se retrouvent affectés. Face à ces inondations récurrentes qui paralysent la ville, le ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, a effectué mercredi 5 novembre 2025, une descente sur le site du pont Cabu, situé à proximité du stade des Martyrs, sur le boulevard Triomphal.

Selon la cellule de communication du ministère, cette visite visait à constater l’avancement des travaux de désengorgement et à annoncer une riposte ferme contre les constructions anarchiques qui obstruent les voies d’écoulement des eaux. Les fortes pluies tombées la veille ont, une fois de plus, mis en évidence les failles de l’aménagement urbain de Kinshasa. Malgré les efforts en cours, plusieurs zones, notamment autour du boulevard Triomphal, ont été submergées.

"Nous avons un problème de conduites d’eau bloquées par des constructions anarchiques et sauvages. Au-delà des constructions anarchique, nous avons des constructions sauvages, et comme les gens se sont comportés de manière sauvage, nous allons démolir voilà pourquoi j'ai associé le gouvernement provincial", a annoncé le ministre des infrastructures et des travaux publics

John Banza Lunda a rappelé que son ministère agit dans le cadre d’un programme ambitieux de modernisation des infrastructures, initié par le Président de la République, Félix Tshisekedi. Il a déclaré être en « état d’urgence infrastructurel », appelant à des actions immédiates pour restaurer l’ordre urbain et garantir la sécurité publique.

Sur le site du pont Cabu dont le nouvel ouvrage devrait être livré dans neuf jours , le ministre a désigné les constructions illégales comme principale cause des obstructions hydrauliques :

"L’eau ne peut plus atteindre la rivière Kalamu parce que des individus ont bâti sur les collecteurs, des gens ont construit de manière sauvage, au sauvage c'est la démolition, nous devons protéger la population, voilà pourquoi nous sommes là aujourd'hui, Cela ne peut plus durer", a insisté John Banza

Le ministre a également annoncé que le gouvernement central a débloqué les fonds nécessaires pour entamer sans délai les démolitions prévues. Il a en outre instruit le gouvernement provincial, représenté sur place par le ministre Mulumba, d’assurer l’application stricte de la loi.

Dans un ton ferme, John Banza Lunda a tenu à rappeler :

"Que le peuple de Kinshasa retienne le souffle : tout celui qui a construit sur le collecteur, sur une conduite d'eau, nous allons casser, que vous vous appelez X ou Y, que vous veniez du ciel tant que vous êtes sur le sol congolais, nous allons appliquer la loi et la loi est imposable à tous", a prévenu le ministre John Banza. 

Cette descente marque ainsi le lancement d’une opération de tolérance zéro contre les constructions illégales, assortie d’une surveillance accrue des chantiers publics. Depuis la veille, le ministre a mis en place des équipes de contrôle permanentes chargées de veiller au respect des délais et à la qualité des ouvrages. Avec cette nouvelle dynamique, Kinshasa s’engage sur la voie d’une urbanisation plus ordonnée, sécurisée et durable.

Entre avril et juin de l'année en cours, des fortes pluies diluviennes se sont abattues dans plusieurs provinces de la République Démocratique du Congo causant d'énormes dégâts matériels et pertes en vies humaines. À titre indicatif, au moins 29 personnes ont perdu la vie à Kinshasa et plusieurs dégâts matériels, à la suite des pluies diluviennes qui se sont abattues mi-juin selon un bilan officiel communiqué par les autorités.

Clément MUAMBA