Suspension des activités du PPRD : le FCC rejette catégoriquement une décision « inconstitutionnelle » et dénonce un « acharnement féroce » contre le combat politique de l'ancien Président Joseph Kabila

Raymond Tshibanda et Emmaneul Shadari
Raymond Tshibanda et Emmaneul Shadari

Le Front Commun pour le Congo (FCC) exprime sa profonde indignation et condamne avec fermeté la nouvelle mesure du gouvernement de suspendre les activités du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), l’un de ses principaux partis membres. Pour cette plateforme politique, qui avait porté la candidature d’Emmanuel Ramazani Shadary lors de la présidentielle de 2018, cette décision jugée arbitraire et dénuée de toute base légale traduit une instrumentalisation « éhontée » de la justice et de l’administration à des fins de règlement de comptes politiques.

« Le pouvoir en place, désormais prisonnier de sa dérive dictatoriale, transforme de plus en plus la République en un véritable goulag, étouffant toute voix dissidente et violant de manière flagrante les libertés fondamentales garanties par la Constitution. Le FCC rejette donc catégoriquement cette décision inconstitutionnelle et dénonce cet acharnement féroce contre tout ce qui porte le combat politique du Président de la République honoraire Joseph Kabila Kabange, symbole de souveraineté, de stabilité et de dignité nationale », déclare le FCC dans un communiqué daté du mardi 28 octobre 2025 et signé par Raymond Tshibanda, coordonnateur de la cellule de crise du FCC.

La famille politique de Joseph Kabila estime qu’il s’agit d’une tentative désespérée du régime Tshisekedi de détourner l’attention du peuple des véritables urgences nationales notamment la misère sociale, l’insécurité persistante à l’Est, la corruption d’État et la faillite morale du régime en place.

« Nul n’étant tenu d’exécuter un ordre manifestement illégal, le Front Commun pour le Congo salue la décision républicaine du PPRD de continuer à exercer librement ses activités, conformément aux prescrits constitutionnels et légaux. Aucun décret, aucune intimidation, aucune manœuvre administrative ne peut restreindre le droit fondamental d’un parti politique reconnu de fonctionner sur le territoire national », poursuit la déclaration signée par l'ancien chef de la diplomatie congolaise Raymond Tshibanda. 

D'après le même document, le FCC, plateforme politique cofondatrice du mouvement « Sauvons la RDC », rappelle qu’aucune dictature, aussi féroce soit-elle, ne peut indéfiniment étouffer la vérité ni la volonté du peuple. Il appelle ainsi à une mobilisation pacifique et déterminée de toutes les forces congolaises démocratiques et éprises de paix, afin de mettre fin à « l’instrumentalisation de la justice et de la puissance publique » et de permettre la restauration effective de l’État de droit dans les meilleurs délais.

Alors que le PPRD, parti de l’ancien président Joseph Kabila, avait récemment repris ses activités politiques, le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe a procédé, le 27 octobre 2025, à la signification d’un arrêté ministériel portant suspension de ses activités, selon un document officiel consulté par la rédaction. L’acte, signé par Panzu Salah, greffier près le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, a été établi à la requête du Secrétaire général aux Relations avec les partis politiques.

L’arrêté concerné, pris le 18 octobre 2025 par le vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, porte la référence N°25/CAB/VPM/MININTERSEDECAC/SLBJ/060/2025 et suspend officiellement les activités du PPRD.

La signification a été faite au Secrétaire permanent du PPRD, dont le domicile est situé au croisement des avenues Pumbu et Batetela, dans la commune de la Gombe. En l’absence d’une résidence connue du signifié, une copie de l’acte a été affichée à la porte principale du tribunal et une autre expédiée au Journal officiel, précise le document.

Au mois d’avril dernier, le gouvernement congolais avait déjà annoncé la suspension des activités du PPRD sur l’ensemble du territoire national, accusant cette formation politique de faire preuve d’un « silence complice » face à l’agression rwandaise dans l’Est de la République démocratique du Congo.

Clément MUAMBA