En dépit de quelques défis rencontrés sur le terrain, le projet Mbombo - piloté par l'Agence nationale de l'électrification et des services énergétiques en milieux rural et périurbain (ANSER) -, visant à alimenter la ville de Kananga et ses environs en électricité enregistre des avancées significatives.
Lors d’une conférence de presse, samedi 4 octobre, l’ANSER a indiqué que les études de faisabilité technique, notamment celles portant sur l’aménagement hydroélectrique, l’impact environnemental et social, ainsi que les voies d’accès, sont quasiment achevées. Certains travaux préparatoires préliminaires ont également été réalisés sur le site du projet.
« Les études techniques ont été réalisées sur fonds propres. Ce projet date de l’époque coloniale, et le niveau des études qu’on a atteint actuellement est sans précédent. Ce sont des études faites et validées par des cabinets sérieux. Il n’y a pas que des études que nous avons préfinancées, nous avons également commencé les travaux d’aménagement de la base du camp des travailleurs », a déclaré Cyprien Musimar, DG d’ANSER.
Le projet Mbombo consiste en la construction de la centrale hydroélectrique des chutes Mbombo/Katende. Les travaux ont été lancés le 15 février dernier à Kananga. Selon la direction générale de l’ANSER, le chantier devrait s’étendre sur deux ans et demi, pour un coût estimé à 150 millions de dollars américains.
Des obstacles sur le terrain, la part du gouvernement attendue
M. Musimar a souligné que les contraintes sécuritaires dans certaines régions du pays ont freiné l’implication des partenaires privés initialement identifiés. Il a précisé que l’État congolais peine à mobiliser sa contribution, estimée entre 20 et 30% du coût global du projet, comme le requièrent les opérateurs intéressés par son financement.
« Nous sommes dans un modèle économique de partenariat public-privé (...). Mais avec l’effort de guerre au pays, la trésorerie pose problème puisque l’effort de guerre prend plus de place que les autres projets », explique le DG.
Son adjoint, Damien Twambilangana, a ajouté que six entreprises ont déjà manifesté leur intérêt pour financer jusqu’à 70 à 80% du projet, mais qu’elles exigent une garantie sous forme de participation étatique : « elles sont prêtes. Mais par rapport au statut de notre pays, elles ont besoin d’avoir une certaine garantie, c’est-à-dire la participation de l’Etat congolais à hauteur de 20 à 30%.»
Pour surmonter cet obstacle, le projet Mbombo a été intégré dans la quote-part de l’État congolais au sein du programme Compact énergétique, financé par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD). Ce programme vise à impacter 300 millions d’habitants au sud du Sahara, dont 82 millions en RDC, pour une enveloppe globale de 37 milliards de dollars. Toutefois, il faut attendre une issue des discussions au niveau de la Primature pour avoir plus de lisibilité sur cet alignement.
En cinq ans, l'ANSER a franchi des étapes décisives dans la mise en œuvre de la politique nationale d'électrification. Elle est l’une des agences impliquées dans le PDL-145T. A ce jour, ANSER compte 65 projets en cours d'exécution répartis sur 53 de 145 territoires de la RDC mais aussi à Kinshasa, Mbuji-Mayi et Kananga. Le nombre d'ouvrages finalisés atteindra 26 à la fin du mois d'octobre, grâce à l'achèvement imminent de quatre nouveaux ouvrages à Basankusu, Bongandanga, Tshimbulu et Kalamba permettant d'impacter près de plus d'un million de personnes soit un taux d’exécution physique de 53% contre, en revanche, un taux de paiement global à hauteur de 28%. Le principal objectif d’ANSER est d’atteindre 62% de taux d’accès à l’électricité d’ici 20230.