Lubero : quatre enseignants tués lors du récent massacre de civils à Ntoyo, les cours toujours suspendus dans la sous-division de Njiapanda

Les élèves dans une salle de classe
Illustration. Les élèves dans une salle de classe/Ph. droits tiers

Au total, quatre enseignants ont été tués lors du récent massacre de civils perpétré lundi au mardi 9 septembre dernier par les combattants ADF à Ntoyo, une agglomération située dans le secteur de Bapere, en territoire de Lubero (Nord-Kivu). Il s’agit de deux enseignants de l’école primaire Etaetu, une enseignante de l’école primaire Salita et un formateur de l’école primaire Manguredjipa.

Suite à ce drame, les chefs d’établissements scolaires de cette entité ont décidé de suspendre les activités jusqu’à nouvel ordre dans la sous-division de Njiapanda.

Cette décision a été prise à l’issue d’une rencontre tenue le vendredi 12 septembre à l’école primaire Masapi de Njiapanda, à la suite de la recrudescence des attaques des ADF contre les civils dans le secteur de Bapere et dans la chefferie de Baswagha, (territoire de Lubero). Les enseignants conditionnent la reprise des activités scolaires à la restauration de la paix dans cette partie du territoire de Lubero.

Les récentes tueries ont ravivé la douleur vécue par les enseignants dans le passé. Ils ont rappelé notamment la mort du directeur de l’EP Beua, tué à Maiba, ainsi que les cas de nombreux élèves et parents tués à Kyanganda, Kaheku, Bilendu, Somea Melia, Tunarudi et environs.

Par ailleurs, ces responsables des écoles publiques ont, dans leur déclaration, condamné avec « regret l’inaction » des Forces armées de la République démocratique du Congo, en coalition avec l’UPDF, ainsi que des miliciens wazalendo.

« Vu que le mode opératoire actuel de l’ennemi vise les attroupements, les parents sont appelés à garder leurs enfants à la maison », conclut la déclaration consultée par ACTUALITÉ.CD.

À ce niveau, la société civile du secteur de Bapere, par le biais de son président Kagheni Samuel, appelle les autorités censées garantir la sécurité, à agir rapidement afin de sauver l’année scolaire.

L’attaque de Ntoyo constitue la plus meurtrière enregistrée dans le secteur de Bapere (territoire de Lubero), où les combattants ADF opèrent depuis plus d’un an. Au moins 72 personnes ont perdu la vie dans cette offensive sanglante menée dans la nuit du lundi 8 au mardi 9 septembre. Ntoyo est un village de la localité de Mahoho, situé à près de 7 km à l’est de Manguredjipa, dans le secteur de Bapere (Lubero).

En tout, 89 civils ont été tués en deux jours dans les territoires de Lubero et de Beni, selon les chiffres rapportés par le gouvernement congolais.

Actuellement, 64 des 89 civils tués lors des attaques des Forces démocratiques alliées (ADF) le mardi 9 septembre dans la localité de Ntoyo (territoire de Lubero), ont été inhumés le mercredi 10 septembre. Selon le lieutenant Marc Elongo, porte-parole du secteur opérationnel Sokola 1, d’autres corps ont été remis à leurs familles à leur demande, afin qu’elles puissent organiser le deuil et l’enterrement dans leurs villages d’origine. D'autres corps sont gardés dans des morgues à Butembo, en attendant leur inhumation.

Josué Mutanava, à Goma