La recrudescence des attaques des Forces démocratiques alliées (ADF), observée ces derniers mois dans les provinces de l’Ituri et au nord du Nord-Kivu, continue de provoquer la mort de dizaines de civils et d’importants dégâts matériels.
La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), exprimant son indignation face à ces multiples attaques qualifiées « d’effrayantes », juge paradoxal que cette détérioration sécuritaire se poursuive dans une zone où les Forces armées de la RDC (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) mènent l’opération conjointe Shujaa contre les ADF-MTM.
« Il est important de souligner que cette partie du pays, c’est-à-dire l’Ituri et le nord du Nord-Kivu, fait l’objet des opérations conjointes UPDF-FARDC afin de neutraliser les ADF et les autres groupes armés qui y opèrent. Il paraît alors paradoxal que ces groupes armés continuent à garder toutes leurs capacités de nuisance en perpétrant tueries et massacres contre les populations civiles. En plus, les informations qui nous parviennent de ces lieux indiquent que les FARDC considéreraient la CODECO comme des Wazalendo », déplore la CENCO dans un communiqué publié vendredi 12 septembre 2025.
La CENCO évoque également l’activisme de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP) de Thomas Lubanga, un autre groupe armé actif en Ituri et auteur de plusieurs exactions, qui disposerait de sa base arrière en territoire ougandais. « Ces contradictions devraient interpeller toute la nation et les partenaires internationaux sur la capacité du dispositif sécuritaire actuel mis en place dans ces zones à garantir la sécurité des populations civiles et l’intégrité du territoire congolais », souligne l’épiscopat.
La CENCO rappelle plusieurs attaques récentes :
Ces attaques surviennent alors qu’en juin dernier, un mémorandum d’entente révisé a été signé à Kinshasa entre le chef d’état-major de l’armée ougandaise, le général Muhoozi Kainerugaba, et celui des FARDC, le lieutenant-général Jules Banza Mwilambwe. Ce texte prévoit un renforcement et un élargissement des opérations Shujaa, notamment dans les territoires de Mambasa, Djugu, Irumu, Mahagi et Aru.
Selon le porte-parole des FARDC, le général-major Sylvain Ekenge, le nouveau protocole comprend aussi le maintien d’une équipe conjointe de renseignement et la sécurisation des travaux de réhabilitation de la route Kasindi-Beni-Butembo.
Clément Muamba