Vers 1h du matin de ce samedi 10 mai, un jeune homme, Shagali Rushingwa, récemment marié, a été froidement assassiné dans son lit conjugal au quartier Ndosho, à proximité du terrain Kabasha. Des hommes armés, identifiés comme des bandits par un cadre de base contacté par ACTUALITÉ.CD, se sont introduits chez lui, l’ont abattu sous les yeux de sa femme, avant de s’enfuir sans laisser de trace.
Quelques heures plus tard dans la matinée, deux autres corps ont été découverts dans des conditions similaires. Le premier a été découvert, au quartier Kyeshero près de la faculté de droit de l’ULPGL, un jeune homme ligoté et enfermé dans un sac plastique. Le second, dans le quartier Himbi, en face du bistro Bon Repos, également ligoté, la tête enroulée dans un sachet des méthodes laissant penser à une exécution par asphyxie.
Dans le quartier Katoy sur avenue Loashi, quatre personnes ont été grièvement blessées par balles dans des circonstances non élucidées, tandis qu’à Mabanga Nord vers Bingombe, une pharmacienne et un autre civil ont également été grièvement touchés par des tirs alors qu’ils rentraient chez eux, les victimes ont été conduites dans une structure médicale de la place où elles poursuivent actuellement des soins.
Malgré le déploiement visible des troupes du M23-AFC, la criminalité ne faiblit pas. À Ndosho l'un des quartiers les plus affectés par cette vague d'insécurité, un couvre-feu a été instauré ce samedi 10 mai, mais les habitants dénoncent l’inefficacité des mesures sécuritaires et l’indifférence des autorités face à la recrudescence de l'insécurité.
Le gouvernement congolais, par un communiqué officiel du 8 mai, a dénoncé les violences perpétrées par l’AFC/M23 soutenus par l’armée rwandaise. Il évoque des crimes de guerre : plus de 308 assassinats, 124 cas de viols, 315 cas de tortures, des centaines de recrutements forcés et plusieurs cas de spoliations et de destructions d’immeubles publics entre avril et mai 2025.
Pour le ministre congolais de l’Intérieur, Jacquemin Shabani Lukoo Bihango, ces actes constituent une violation flagrante du droit international. Le gouvernement affirme documenter ces crimes pour engager des poursuites devant les instances compétentes et appelle la communauté internationale à agir de toute urgence pour restaurer la paix et la souveraineté nationale dans les zones affectées.
Josué Mutanava, à Goma