RDC : Jules Alingete, figure centrale mais parfois clivante de la vie publique, quitte la tête de l’IGF

Jules Alingete
Jules Alingete

Félix Tshisekedi a mis fin aux fonctions de Jules Alingete Key à la tête de l’Inspection générale des finances (IGF), qu’il dirigeait depuis 2020. L’ordonnance présidentielle annonçant sa mise à la retraite a été lue mercredi soir sur la télévision nationale (RTNC). Christophe Bitasimwa Bahii, jusque-là chef des brigades des provinces, lui succède.

Dans une déclaration publique, Jules Alingete a salué son successeur et remercié le chef de l’État pour la confiance accordée :
« Mes très sincères félicitations et vœux de succès au nouvel IGF – Chef de service, M. Christophe Bitasimwa. Je tiens à exprimer toute ma gratitude à Son Excellence Monsieur le Président pour la confiance placée en ma modeste personne durant ces cinq années passées à la tête de l’IGF », a-t-il écrit.

Figure emblématique de la gouvernance publique sous le mandat Tshisekedi, Alingete s’est imposé comme le visage de la lutte contre les détournements de fonds publics. Très actif médiatiquement, il s’est souvent exprimé en des termes tranchés contre ceux qu’il appelait les « criminels financiers en cravate ».

Dans ses vœux de Nouvel An en janvier dernier, il lançait :
« À tous les prédateurs qui ont été happés par l’IGF, je leur souhaite une bonne repentance. À ceux qui ont échappé aux mailles du filet, je les exhorte à renoncer au banditisme financier. »
Et d’ajouter à l’adresse de ses détracteurs :
« À ceux qui ont activement souhaité ma mort ou ma chute, qu’ils sachent que le ressuscité du 3ᵉ jour, Jésus-Christ de Nazareth, est au contrôle de ma vie. »

En février 2024, il affirmait que les critiques répétées contre son institution étaient le signe que « la lutte contre la corruption atteignait ses objectifs », dénonçant les « diabolisation, complots, menaces et intimidations » subies par l’IGF.

L’un des dossiers les plus retentissants de son mandat reste celui du projet agro-industriel de Bukanga Lonzo. En octobre 2024, il s’était publiquement opposé à l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, qu’il accusait d’être « l’auteur présumé de malversations financières de 208 millions de dollars ». Cette accusation reposait sur un rapport de l’IGF que Matata avait nié connaître en séance plénière à l’Assemblée nationale.

Avec le départ de Jules Alingete, c’est une personnalité clivante, mais centrale, de la vie publique congolaise qui quitte la scène institutionnelle.