Le FCC dénonce une « instrumentalisation de la justice » après l’annonce de poursuites contre Joseph Kabila

Joseph Kabila
Joseph Kabila

Le Front Commun pour le Congo (FCC) a exprimé samedi sa « profonde indignation » après l’annonce faite par le ministre de la Justice congolais d’une injonction à la justice militaire pour engager des poursuites contre son autorité morale, l’ancien président Joseph Kabila Kabange, et d’une requête au Sénat en vue de la levée de ses immunités.

Dans un communiqué signé par Raymond Tshibanda, président de la cellule de crise du FCC, la plateforme politique rejette « avec la plus grande fermeté » ce qu’elle qualifie de « tentative de violation de la Constitution et des lois de la République » par « le pouvoir dictatorial de Kinshasa ».

Le FCC rappelle que, conformément à l’article 104, alinéa 7, de la Constitution, Joseph Kabila est sénateur à vie en tant qu’ancien président élu. Ce statut, selon le FCC, est « inaliénable, imprescriptible et sans coloration politique », et ne peut faire l’objet d’aucune remise en cause judiciaire ou administrative. Toute poursuite, souligne-t-il, doit suivre la procédure fixée par la loi n°18/021 du 26 juillet 2018, qui exige un vote à la majorité des deux tiers du Parlement réuni en Congrès.

La plateforme souligne que cette procédure « non assise sur le moindre indice d’actes répréhensibles » s’inscrit dans une série de « provocations délibérément orchestrées » à l’encontre de Joseph Kabila, qu’elle décrit comme un « homme d’État sage, respectueux de la Constitution et soucieux de la cohésion nationale ».

Elle estime que l’initiative intervient juste après l’annonce du retour au pays de l’ancien chef de l’État, qu’elle qualifie d’« exil forcé », et accuse le pouvoir en place de « stratégie de diversion » face à des « difficultés graves » que traverse le pays.

Le FCC accuse également le gouvernement de duplicité, estimant qu’il tente de donner à l’international une image d’ouverture tout en « allumant des foyers de tension internes », notamment à travers une « instrumentalisation de la justice » à des fins politiques. Il évoque également des « persécutions » qui poussent certains citoyens à l’exil, et rappelle l’article 64 alinéa 2 de la Constitution, selon lequel les Congolais ont le devoir de s’opposer à toute prise de pouvoir non conforme.

Enfin, le FCC appelle à la « mobilisation du peuple congolais » contre ce qu’il considère comme une menace pour les libertés et les acquis démocratiques, qualifiant la dictature de « cancer » pour toute société.