RDC: Fayulu, Katumbi, Sesanga et Kabila exhortent "instamment" les responsables des initiatives de l'UA, Doha et Washington à apporter un appui "résolu" à l'initiative CENCO-ECC et à œuvrer dans un esprit de concertation et de synergie

La délégation CENCO-ECC reçue par William Ruto
La délégation CENCO-ECC reçue par William Ruto

Pour Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Joseph Kabila, la signature de la déclaration conjointe entre les délégués du gouvernement et de la rébellion de l'AFC/M23 et la déclaration des principes entre Kinshasa et Kigali sous les auspices américaines représentent une avancée "significative" dans la résolution de la crise sécuritaire mais elles ne constituent pas une base "suffisante" pour une solution définitive et durable de la crise.

Ces leaders de l'opposition congolaise ont, dans une déclaration conjointe, souligné que les initiatives des pays amis et organisations régionales et internationales ne peuvent remplacer la recherche par des congolais des solutions à leurs propres problèmes.

"Proclamons en conséquence, qu'un dialogue interne est indispensable pour permettre aux Congolais d'identifier les causes profondes internes et externes de la crise et de lui trouver des solutions pérennes; et à cet effet, réaffirmons notre soutien à l'initiative conjointe CENCO-ECC, qui a le triple mérite d'être, à ce jour, la seule initiative portée par des congolais, privilégiant un dialogue de toutes parties prenantes congolaises sans exclusive, et soucieuse d'examiner congolaise dans sa globalité, avec objectif : « la paix et le bien vivre ensembl Congo comme dans la sous-région", dit la déclaration signée par Fayulu, Katumbi, Sesanga et le représentant Kabila ce mercredi 30 avril 2025.

Et de poursuivre :

"Exhortons instamment les responsables des autres initiatives majeures - notamment celles de l'Union Africaine, Doha et Washington à apporter un appui résolu à l'initiative ECC-CENCO, et à œuvrer, dans un esprit de concertation et de synergie, à l'établissement des mécanismes efficaces de coordination entre elles, dans l'intérêt de la stabilité du Congo et de la paix durables au Congo et dans la Région des Grands Lacs".

Pour ces personnalités de l'opposition politique congolaise, toute initiative qui ne prend pas en compte les causes profondes de la crise ne peut qu'apporter des solutions "factices" et " éphémères".

"Convaincus, par ailleurs, que toute solution qui ne prend pas en compte les causes profondes endogènes de la crise, que sont la violation intentionnelle de la Constitution, la poursuite de la gabegie financière, la mauvaise gouvernance, la violation systématique des droits humains, la restriction des libertés fondamentales et la consolidation de la dictature, par les tenants actuels du pouvoir, de surcroît illégitimes parce que issus de la fraude électorale, ainsi que des causes exogènes telles que la violation des frontières, l'exploitation illicite des minerais de la RD Congo, ne peut qu'être factice et éphémère; Réitérons notre détermination à cœuvrer ensemble pour une solution durable à la crise, permettant de rétablir la cohésion nationale et la démocratie, de rendre son indépendance à la justice, et de mettre rapidement fin au calvaire de nos compatriotes dans l'Est, ainsi que dans toutes les autres régions du pays", ont-ils soutenu.

Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga et Joseph Kabila ont noté avec satisfaction la réaffirmation, dans la déclaration des Principes de Washington du 24 avril 2025, du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de chaque État; du respect des frontières territoriales établies conformément à la Charte de Nations-Unies et de l'Union africaine, ainsi que de l'engagement, par les signataires, à la non-agression et la non-ingérence dans les affaires intérieures de l'autre partie.

"Relevons cependant que, pour être un vecteur de la construction de la paix et de la sécurité, l'intégration économique sous-régionale doit s'opérer dans le respect, tant de la souveraineté permanente de chaque pays sur ses richesses et ses ressources naturelles, que de la sauvegarde des intérêts économiques respectifs dans le développement et l'organisation des chaînes de valeurs et d'approvisionnement, et à ce titre, exigeons la publication des accords et arrangements pris en vue d'informer dans la transparence la Nation toute entière", ont-ils plaidé.

Cette déclaration conjointe coïncide avec une importante séquence diplomatique qui s’est déroulée mercredi 30 avril à Doha, alors que la République démocratique du Congo et le Rwanda doivent présenter, le 2 mai à Washington, un projet d’accord de cessez-le-feu dans l’est du pays, en proie aux violences. Réunis dans la capitale qatarie, des représentants du Rwanda, de la RDC, du Qatar, des États-Unis, de la France et du Togo ont réaffirmé leur engagement commun en faveur de la paix et de la stabilité dans la région des Grands Lacs. Cette réunion s’inscrit dans la continuité du sommet trilatéral organisé le 18 mars à Doha entre les présidents congolais, rwandais et qatari.

Cette dynamique diplomatique est soutenue par l’Union africaine, avec une médiation conduite par le président togolais Faure Gnassingbé. À Doha, les parties ont exprimé leur reconnaissance au Qatar pour son rôle d’hôte et de facilitateur, et se sont engagées à poursuivre le dialogue en vue d’un règlement durable du conflit.

Clément MUAMBA